Les difficultés à recruter, un frein à la compétitivité des entreprises

D’après le dernier baromètre Syntec Conseil de la compétitivité française, les difficultés à recruter et à fidéliser les salariés font partie des principaux risques pesant sur l’activité des entreprises. Le coût de la main-d’œuvre qualifiée est également perçu comme un frein à la compétitivité.

L’activité des entreprises menacée par les difficultés de recrutement

Le dernier sondage annuel de Syntec Conseil, le syndicat professionnel des sociétés de conseil en France, n’est guère optimiste. Après la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les entreprises françaises doivent faire face à une série de défis dans un contexte géopolitique très incertain : inflation galopante, risque de récession, dérèglement des chaînes d’approvisionnement, hausse des taux, mais aussi difficultés de recrutement.

Parmi les nombreux risques qui menacent l’activité des entreprises, les difficultés de recrutement occupent, selon les dirigeants interrogés, la 3ème position du classement, derrière l’évolution des coûts de l’énergie et celle des coûts des matières premières.

  • 16 % seulement des sondés estiment peu important le risque représenté par les difficultés de recrutement,
  • 41 % le jugent assez important ou important,
  • 43 % très important.

Le baromètre relève des différences entre les secteurs d’activité : alors que les difficultés de recrutement sont considérées comme le principal risque par les entreprises du secteur des services, c’est l’évolution des coûts de l’énergie qui se classe en tête pour les entreprises du BTP, de l’industrie et du commerce.

Les problèmes de disponibilité et de coût de la main-d’œuvre

Le premier défi interne auquel les sociétés sondées déclarent devoir faire face est le maintien des talents au sein de l’entreprise. Il est suivi de la gestion financière de l’entreprise, de l’organisation du travail et de la transition énergétique, tandis que les enjeux RSE liés à l’inclusion et à la diversité occupent la dernière place du classement.

Ces préoccupations varient selon la taille de l’entreprise. La question du maintien des talents est le 1er défi interne des PME, des ETI et des grandes entreprises. Pour les TPE en revanche, c’est la gestion financière qui arrive en tête du classement.

Les dirigeants sont globalement assez pessimistes quant aux perspectives d’activité des entreprises pour la fin 2022.

  • 38 % d’entre eux prévoient une détérioration légère à forte de leur activité,
  • 39 % estiment que la situation va rester stable,
  • 23 % seulement misent sur une amélioration légère à forte de l’activité.

 

Il existe cependant d’importantes différences selon les secteurs. Les plus pessimistes sont les dirigeants du secteur industriel, qui sont 47 % à prévoir une détérioration légère à forte de l’activité. Ils sont 41 % à faire les mêmes prévisions dans le secteur du commerce, 35 % dans les services et seulement 30 % dans le BTP.

La perception varie aussi selon la taille de l’entreprise : les plus pessimistes sont les dirigeants de TPE, qui sont 43 % à prévoir une détérioration légère à forte de l’activité, contre 39 % des dirigeants d’entreprises de 10 à 250 salariés, et 36 % des dirigeants d’entreprises de plus de 250 salariés.

Les difficultés de recrutement constituent également, selon les entreprises sondées, un frein important à la compétitivité. Les problèmes de disponibilité et de qualification de la main-d’œuvre occupent la première place du classement. Ils sont considérés comme le principal frein à la compétitivité des entreprises par 37 % des dirigeants interrogés, et sont suivis du coût de la main-d’œuvre qualifiée ou très qualifiée (29 %), à égalité avec la fiscalité sur les entreprises.