La mutualisation des achats a le vent en poupe dans les entreprises

En période de tension sur les prix, les plateformes spécialisées dans le référencement de fournisseurs, les PME et les artisans se regroupent pour faire leurs achats. À la clé de ces achats groupés, un gain de temps, des économies incontestables et une meilleure qualité des prestations pour les entreprises. Zoom sur la mutualisation des achats.

Une pratique en forte hausse

Bien qu’ils existent depuis plusieurs années, les regroupements d’achats ont le vent en poupe sous l’effet de la conjoncture. La hausse des prix a incité les entreprises à optimiser leur gestion des achats et à réduire leurs coûts.

L’objectif principal de cette stratégie est de réaliser des économies d’échelle en négociant des conditions d’achat plus avantageuses auprès des fournisseurs. La mutualisation des achats peut également permettre une simplification du processus d’achat, une amélioration de la transparence des coûts, une plus grande cohérence dans la qualité des produits et services achetés.

De nombreuses entreprises se sont tournées vers ce marché comme HA Plus PME qui donne la possibilité à ses 33000 adhérents de bénéficier d’avantages et de tarifs négociés sur leurs achats de produits et services quotidiens.

« Cela représente 250 000 entreprises ayant recours aux achats groupés », indique Anthony Streicher, fondateur d’HA Plus PME, aux Echos.

Parallèlement à ces sociétés spécialisées dans la recherche et le référencement de fournisseurs, les petites et moyennes entreprises ainsi que les artisans se regroupent pour mutualiser leurs achats. Cette pratique rencontre un succès grandissant, quelle que soit la taille de l’entreprise.

Les PME et artisans se laissent séduire par les achats groupés

La mutualisation des achats gagne du terrain, y compris auprès des PME et des artisans. C’est ce qu’ont fait 2000 viticulteurs du vignoble bordelais pour faire face à l’augmentation des prix des « matières sèches ».

« Avant même d’avoir mis son vin dedans, cela coûte aujourd'hui à un vigneron 1,20 euro par bouteille contre, de 60 à 80 centimes il y a peu », confirme Pierre Chollet, dirigeant d’Enosens, un centre de conseil œnologique basé en Gironde.

Au sein de l'Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac, les adhérents font le même constat. Depuis 2020, près de 2000 adhérents ont ainsi fait le choix de mutualiser leurs achats de palissage (fil de fer et piquets) en passant par l’intermédiaire d’une plateforme d’achat collaborative s’appuyant sur le logiciel de la société Legroupeur.

Ces démarches sont également plus courantes dans le secteur de l’agroalimentaire. En Bretagne par exemple, la Centrale d'achat des artisans alimentaires de l'Ouest revendique plus de 200 adhérents, dont un quart se sont inscrits au cours des 12 derniers mois. Pour les professionnels, qui s’intéressent davantage aux produits généraux qu’aux produits stratégiques, ce mode d’achat leur permet de gagner 2 à 3 % de marge et de regarnir leur compte pro. Cette pratique devrait se démocratiser encore davantage dans les prochaines années.