300 institutions financières appellent les entreprises à réduire leur empreinte carbone

L’ONG CDP, anciennement appelée Carbon Disclosure Project, vient de lancer un appel aux grandes entreprises les plus polluantes. Cet appel, signé par plus de 300 institutions financières, dont la plupart sont des institutions financières, a pour but d’inciter les entreprises à adopter des objectifs de réduction des émissions carbone compatibles avec l’Accord de Paris sur le climat.

Les grandes entreprises du G7 ne respectent pas l’Accord de Paris

L’ONG CDP, créée en 2000, offre aux entreprises, aux villes, aux Etats et aux régions du monde entier la possibilité de mesurer leur impact environnemental dans 3 domaines :

  • le changement climatique
  • la sécurité de l’eau
  • la déforestation

L’objectif est à la fois d’inciter ces différents organismes à prendre des mesures concrètes pour réduire leur impact, et de délivrer des informations transparentes aux investisseurs, aux acheteurs et aux différentes parties prenantes dans les projets urbains.

Dans son dernier rapport sur les grandes entreprises des pays du G7, à savoir le Canada, l’Allemagne, la France, les États-Unis, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, l’ONG CDP dresse un constat alarmant : si l’on se fie aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par les différentes grandes entreprises de ces pays, aucun Etat membre du G7 ne possède de secteur d’entreprise capable de respecter l’objectif de l’Accord de Paris, qui est de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C.

D’après le CDP, les objectifs actuels des grandes entreprises des pays du G7 s’inscrivent dans une trajectoire de +2,2°C (Allemagne et Italie) à +3,1°C (Canada). Entre ces deux extrêmes, se trouvent les Etats-Unis et le Japon (+2,8°C), le Royaume-Uni (+2,6°C) et la France (+2,3°C).

Or, comme le rappelle le CDP dans son rapport publié au mois de septembre, « il est essentiel de respecter la limite de Paris ». Selon les travaux du GIEC, parmi les nombreuses conséquences probables, un réchauffement climatique à +2°C au lieu de +1,5°C exposerait 2,6 fois plus de personnes à « des épisodes de chaleur extrême et potentiellement dangereuse ».

 

Empreinte carbone :  1000 entreprises appelées à adopter des objectifs scientifiquement validés

L’ONG CDP lance donc un nouvel appel pour inciter les entreprises à « fort impact », à la fois en termes d’émissions carbone et de capitalisation boursière, à adopter des objectifs de réduction des émissions de CO2 scientifiquement validés (« Science Based Targets »), compatibles avec la limitation du réchauffement à +1,5°C fixée par l’Accord de Paris.

Cet appel a été signé par 318 institutions financières et multinationales, dont les actifs et les dépenses annuelles en approvisionnement s’élèvent en tout à 37 000 milliards de dollars.

On y trouve notamment parmi les acteurs financiers la Banque européenne d’investissement, Allianz Global Investors, Crédit Agricole, la Banque Postale, Axa Group, Nomura Asset Management ou encore UBS. 45 multinationales ont également signé cet appel, dont Yamaha, Schneider Electric, PepsiCo et le groupe pharmaceutique AstraZeneca.

1000 entreprises figurent parmi les destinataires de l’appel du CDP, dont FedEx, Wilmar International, Wal Mart de Mexico, General Electric, Caterpillar, Qantas, JD.com et BASF. 48 % des entreprises ciblées sont implantées dans la région Asie-Pacifique, et 23 % aux Etats-Unis. Seule 1 entreprise sur 10 est européenne.

Les « Science Based Targets », des outils indispensables et alignés sur l’Accord de Paris

Ces 1000 entreprises ont un tel impact environnemental qu’elles doivent impérativement se joindre aux efforts fournis pour respecter l’objectif de +1,5°C fixé par l’Accord de Paris. Elles émettent chaque année autant de gaz à effet de serre que les Etats-Unis et l’Inde réunis.

Selon Laurent Babikian, directeur mondial des marchés de capitaux pour l’ONG CDP, « la situation empirera de façon catastrophique si nous ne constatons pas une réduction sans précédent des émissions de GES - 50 % au cours des huit prochaines années - pour nous permettre de plafonner la hausse à 1,5 °C ». Pour cela, « les entreprises ayant le plus grand impact » doivent avoir « des objectifs ambitieux pour réduire toutes leurs émissions dans la chaîne de valeur », souligne-t-il.

Les SBT (Science Based Targets, ou objectifs basés sur la science) sont des outils indispensables. Comme le rappelle Dr. Luiz Fernando do Amaral, CEO de l’initiative Science Based Targets, « en établissant une cible de carboneutralité fondée sur la science, les dirigeants d’entreprise peuvent avoir la certitude que leurs activités d’atténuation des changements climatiques sont conformes à 1,5°C à court terme et à la carboneutralité à long terme. »

Il est donc essentiel pour le climat que ces 1000 entreprises destinataires de l’appel, qui représentent 44 % de l'indice boursier mondial MSCI All Country World, adoptent à leur tour des objectifs scientifiquement validés.