Les buralistes se réinventent en proposant de nouveaux services

La stratégie choisie par la Confédération des buralistes a permis au réseau de passer la crise sanitaire de façon plus agile que d’autres secteurs. En effet, la quasi-totalité des bureaux de tabac est restée ouverte pendant le confinement et a même enregistré un chiffre d’affaires en hausse l’année dernière.

Un bilan positif pour l’année 2020

En 2020 et pendant les périodes de confinement, 95 % des bureaux de tabac sont restés ouverts excepté en Île-de-France où le taux de fermeture a été plus important au printemps.

Si l’activité tabac est restée très dynamique avec une croissance en valeur de 12 %, l’activité jeux et paris a fortement diminué au 1er semestre 2020 avant de redémarrer en fin d’année. Tirées par le numérique et le besoin d’information pendant la crise du Covid-19, les ventes de journaux et de magazines n’ont reculé que de 1,5 % en France. Les quotidiens nationaux enregistrent même une hausse de 3,4 %, selon le bilan dressé par l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Ainsi, le chiffre d’affaires des buralistes a globalement augmenté en 2020.

Les buralistes diversifient leur activité

Conscients de la baisse tendancielle du marché, les bureaux de tabac se réinventent. Dans une interview accordée au journal Les Echos en 2018, le président de la Confédération des buralistes, Philippe Coy, avait insisté sur la nécessaire diversification des activités des membres du réseau pour faire face à la hausse des prix du paquet de cigarettes. Cela passe, selon lui, par un changement de logiciel et la conclusion de partenariats.

Le vapotage fait partie des nouvelles activités développées par ces acteurs. Il faut dire qu’en migrant vers cette nouvelle forme de consommation, les buralistes pourront conserver leurs clients actuels et en conquérir de nouveaux. Pour amener ses adhérents à s’orienter vers ce métier et à se familiariser avec ces nouveaux produits, la Confédération des buralistes a fait appel à un influenceur et lancé une chaîne YouTube. Ces actions ont porté leurs fruits puisque le réseau détient désormais 23 % des parts de marché avec un volume d’affaires de 220 millions d’euros, contre 15 % il y a 3 ans.

Pour répondre aux besoins de leurs clients, les buralistes proposent de nombreux services et testent des produits éloignés de leur cœur de métier. Effectivement, en 2019, la Confédération a remporté un appel d’offres lancé par la DGFIP pour encaisser les sommes qui lui sont dues par des particuliers. Ce service connaît un certain succès, avec 360 000 encaissements enregistrés en 2020 et 90 000 sur le seul mois de janvier 2021.

Enfin, quelques bureaux de tabac proposent des services de snacking, de conciergerie et de sécurité, en partenariat avec plusieurs entreprises ou organisations comme Sodebo, ProximiKeys ou encore les fédérations départementales de la FNSEA.

Pour les aider dans leur transformation, l’État a créé un fonds doté de 80 millions d’euros ciblant plusieurs milliers de buralistes.