Trois banques mettent en commun leurs DAB et le traitement des chèques

Pour réaliser des économies sur les moyens de paiement historiques dont fait partie le cash, BNP Paribas, Crédit Mutuel et Société Générale ont décidé d’étendre leur projet de mutualisation aux chèques. À compter de 2023, ces trois banques réunis représenteront 15 000 distributeurs de billets en France.

Un accès « renforcé » aux services proposés par les banques

BNP Paribas, Crédit Mutuel et Société Générale s’apprêtent à partager leurs distributeurs automatiques de billets (DAB).

« Le projet de mise en commun de moyens d'accès aux espèces (...) va démarrer sa phase opérationnelle en début d'année prochaine », a récemment indiqué Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas.

En 2023, les trois réseaux cumulés représenteront près de 15 000 DAB sur 48 000 en France.

« Ce n'est pas un projet de place », mais de « trois groupes bancaires qui représentent en gros 40% de l'offre d'accès aux automates », rappelle Thierry Laborde.

Cette mutualisation devrait permettre aux clients de bénéficier d’un accès « renforcé » aux services proposés par les banques, notamment les dépôts et retraits d’espèces, les dépôts de chèques, la consultation des comptes et l’impression d’un RIB.

La filière chèque également concernée

Le projet de mutualisation des trois banques concerne aussi la filière chèque alors que jusqu’à présent, seules quelques initiatives avaient été menées à l’intérieur de certains groupes bancaires, notamment du Crédit Agricole et de LCL.

Si peu de détails ont été fournis sur la mutualisation du traitement des chèques, « comme pour le cash, les infrastructures de gestion sont très coûteuses. Avec la baisse des volumes, le coût de traitement de chaque chèque augmente donc mécaniquement », explique Pierre Lahbabi, à la tête du cabinet Galitt.

Faire face à une baisse de rentabilité

En mettant en commun leurs réseaux de DAB, les banques tentent également de trouver une solution pour faire face à la baisse de leur rentabilité. En effet, les distributeurs génèrent des frais importants (maintenance, approvisionnements, location du local…) représentant entre 25 000 et 32 000 euros. Or, suite à la crise du Covid-19, la plupart des Français ont fortement réduit leurs paiements en liquide ou ont cessé d’y recourir. Plusieurs acteurs ont décidé d’accompagner cette disparition du cash en proposant par exemple un relèvement du plafond des paiements sans contact.

Finalement, les DAB rapportent de moins en moins aux banques. La Banque de France en a comptabilisé 47 853 fin 2021, soit 10 % de moins qu’en 2018.

Pas de fermeture de DAB en zones rurales et isolées

Faut-il s’inquiéter de voir le réseau de distributeurs automatiques de billets se réduire encore davantage alors que 5 000 automates ont disparu ces 3 dernières années ? À l'occasion de la création du Comité national des moyens de paiement (CNMP) qui s'est tenue à Paris, le coprésident du CNMP, Erick Lacourrège, a assuré que la Banque de France accueillait le sujet « avec intérêt et un regard bienveillant » à condition qu’il ne se traduise pas « par une diminution de l’accès pour la population aux distributeurs ». Par conséquent, aucun automate ne devrait être supprimé en zones rurales et isolées.

Malgré les garanties imposées aux banques, ce projet de mise en commun des DAB reste encore flou sur quelques points. La question de l’habillage de ces distributeurs n’a par exemple pas encore été abordée.