Taux des crédits immobiliers : un répit avant une hausse en 2022 ?

Après une légère hausse des taux de crédits immobiliers au mois de novembre, la tendance est à la stabilisation. Toutefois, les courtiers craignent que cette accalmie soit temporaire et que les taux augmentent de nouveau en 2022.

Une légère hausse des taux au mois de novembre suivie d’une accalmie en décembre

Dès le mois d’octobre, quelques banques ont commencé à augmenter légèrement les taux de crédits immobiliers. Elles ont été suivies par d’autres établissements, si bien qu’à la fin du mois de novembre, 60 % des banques présentaient des barèmes en hausse, comme l’avait constaté le courtier Vousfinancer.

Cette légère hausse, qui s’expliquait en partie par la hausse du taux d’emprunt à 10 ans de l’État (OAT), était comprise en novembre entre 0,05 point et 0,25 point, portant le taux moyen à 1 % sur 15 ans, 1,15 % sur 20 ans et 1,40 % sur 25 ans.

Au mois de décembre, la tendance est à l’accalmie, comme le constatent certains courtiers. Ainsi, Vousfinancer note une baisse de 0,05 à 0,15 point, uniquement de la part des banques qui avaient le plus relevé leurs taux.

Le courtier Empruntis observe une baisse des taux de -0,30 à -0,05 point pour 6 établissements sur 10. Selon lui, cette tendance à la baisse s’expliquerait par la volonté des banques de continuer à miser sur le crédit à l’habitat pour séduire de nouveaux clients, et d’entamer ainsi la course aux objectifs 2022.

Les recommandations contraignantes du HCSF et la probable majoration des taux

Cette tendance à la baisse des taux de crédits immobiliers après la légère hausse de novembre n’est pas confirmée par tous les courtiers. Selon Pretto et Meilleurtaux, les barèmes présentés par les banques en décembre s’inscrivent dans la continuité des taux de novembre.

Selon le courtier Meilleurtaux, la hausse est de 0,15 % en 2 mois, avec des taux moyens de 0,93 % sur 15 ans, 1,10 % sur 20 ans et 1,30 % sur 25 ans. Seuls les emprunteurs présentant les meilleurs dossiers peuvent encore bénéficier de taux inférieurs à 1 %, mais ils sont de plus en plus rares compte tenu des exigences élevées des banques.

Ce sont les mêmes profils qui peuvent prétendre à un crédit immobilier sans apport personnel. Ils perçoivent généralement des revenus annuels de plus de 60 000 euros en région, disposent d’une épargne résiduelle importante après opération, ou d’un patrimoine conséquent.

Si les courtiers ne s’accordent donc pas tous sur la baisse des taux en décembre, ils partagent en revanche la même inquiétude pour l’année 2022. À partir du 1er janvier, le Haut conseil de stabilité financière rend ses recommandations contraignantes. Par conséquent, les banques qui ne limitent pas à 25 ans la durée des prêts et à 35 % le taux d’effort s’exposent à des blâmes et à des sanctions pécuniaires.

Selon le courtier Vousfinancer, certains établissements prévoient d’augmenter leurs taux en prévision de ces sanctions, qui seront appliquées aux banques ne respectant pas les règles du HCSF pour plus de 20 % des dossiers. C’est le cas de l’un des partenaires de Vousfinancer, qui a décidé de majorer ses taux de 0,10 à 0,20 point pour les dossiers qui ne répondent pas aux critères du HCSF.