NewSpace : les start-up tricolores à l’assaut de l'industrie spatiale

Au cours des 10 dernières années, les évolutions technologiques et la diminution des coûts ont entraîné une multiplication des lancements de satellites dans le monde. Les start-up françaises du NewSpace y voient l’opportunité de rivaliser avec les acteurs historiques du secteur de l'industrie spatiale.

Un intérêt grandissant pour les données satellitaires

La jeune pousse U-Space fait partie des nouvelles start-up françaises du secteur de l’industrie spatiale, qui fut longtemps le pré carré d’acteurs institutionnels comme l’Agence spatiale européenne ou la Nasa.

Implantée à Toulouse, U-Space est spécialisée dans la fabrication de nanosatellites de nouvelle génération, et vient de boucler une levée de fonds de 7 millions d’euros auprès de BNP Paribas Développement, Bpifrance et Karot Capital.

Comme l’explique le président de U-Space, Fabien Apper, au journal Les Echos, on assiste actuellement à « une explosion du nombre de clients qui veulent proposer des services à partir des données satellitaires collectées dans l'espace ».

La demande est forte : ces clients sont prêts à acheter des vingtaines, voire des centaines de satellites. Les start-up tricolores de la SpaceTech l’ont bien compris, et innovent sans cesse pour se tailler une place de plus en plus importante sur ce marché.

NewSpace : la multiplication des jeunes pousses françaises

Le Centre national d'études spatiales (CNES) favorise la création de nouvelles start-up de la SpaceTech grâce à son incubateur SpaceFounders, tandis que des fonds spécialisés comme Cosmi Capital ou Expansion les aident à se développer.

Les grands groupes commencent également à s’intéresser à ces nouveaux acteurs. C’est notamment le cas de Thales et d’Airbus, qui collaborent avec U-Space et facilitent son accès aux marchés à l’export.

La start-up Exotrail, fondée en 2017, fait partie des pionnières du secteur. Elle a développé une expertise dans la logistique spatiale, et élabore des solutions destinées à améliorer les performances des satellites. En début d’année, Exotrail a mis au point un véhicule spatial pouvant guider simultanément plusieurs satellites, et dont le premier vol est prévu en octobre 2023 sur une fusée SpaceX.

La start-up rennaise Unseenlabs s’est spécialisée dans la surveillance maritime en interceptant les signaux radiofréquences depuis l’espace grâce à 7 satellites, permettant ainsi de lutter contre la pêche illégale, les dégazages ou encore la piraterie. Elle vise, d’ici 2 à 3 ans, le déploiement d’une vingtaine de satellites en orbite basse.

 

La jeune pousse toulousaine Anywaves fabrique quant à elle des antennes miniaturisées destinées à équiper les petits satellites, et la start-up Prométhée s’est spécialisée dans les données d’observation de la Terre.

 

Toutes ces start-up comptent sur le plan France 2030 pour se développer davantage. Elles ont notamment besoin de pouvoir réduire leurs coûts en produisant en plus grande quantité, et doivent séduire de nouveaux investisseurs pour espérer rivaliser avec les entreprises implantées en Chine et aux États-Unis.