Les frais d'incidents bancaires en baisse pour les personnes fragiles

La Banque de France a indiqué ce 22 juin que le montant des frais d’incidents bancaires pour les clients les plus précaires avait atteint son niveau le plus bas depuis 6 ans, à 118 euros par an en moyenne en 2021.

Les clients financièrement fragiles plus facilement identifiés

Dans son dernier rapport annuel, l’Observatoire de l’inclusion bancaire s’est félicité de l’amélioration de l’identification des clients considérés comme fragiles financièrement. Une personne est considérée comme étant en situation de fragilité financière si elle est inscrite au Fichier central des chèques (FCC) de la Banque de France, pendant plus de 3 mois consécutifs suite au retrait de sa carte bancaire par la banque ou à un chèque impayé ; ou si elle a été déclarée recevable à la procédure de surendettement.

Les établissements bancaires s’appuient sur d’autres critères pour évaluer la situation financière de leurs clients en constatant par exemple les irrégularités sur le compte et les incidents de paiement survenus au cours des derniers mois.

Grâce aux actions (augmentation du nombre de structures d’accueil et de conseil, « points conseil budget »...) mises en œuvre par les travailleurs sociaux pour faire connaître l’offre spécifique pour la clientèle fragile financièrement, les banques ont pu augmenter de 8 % en 2021 le nombre de clients concernés par ce dispositif. Au total, près de 700 000 personnes en ont profité en décembre dernier, soit 15 % de plus qu’en 2020 et deux fois plus qu’en 2017.

 

Un recul du nombre de dossiers de surendettement

L’Observatoire de l’inclusion bancaire constate également une baisse du nombre de dossiers de surendettement. Entre janvier et fin avril, environ 39 000 dossiers ont été déposés auprès des services de la Banque de France, soit 6 000 de moins que l’année précédente. Cela représente une baisse moyenne de 13 %, un chiffre qui peut sembler étonnant dans le contexte actuel de forte inflation.

Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, indique toutefois que cette tendance est observée depuis plusieurs années et s’explique principalement par la mise en place d’« amortisseurs sociaux » pendant la crise du Covid-19.

Parmi eux figurent notamment :

  • le dispositif de chômage partiel qui a permis aux foyers les plus touchés de maintenir leurs revenus ;
  • le renforcement des campagnes de sensibilisation des consommateurs sur les crédits à la consommation cachés ;
  • l’instauration d’une loi imposant plus de prudence aux banques qui accordent des crédits à des foyers rencontrant des difficultés financières.

Cette baisse du nombre de dossiers de surendettement ne veut pas dire que les ménages rencontrent moins de difficultés. En effet, près de 190 000 clients ont eu des difficultés à rembourser leur crédit au 1er trimestre, alors qu’ils ne sont pas concernés par une procédure de surendettement ni fichés à la Banque de France.