L’internationalisation, le prochain défi de la fintech française ?

La multiplication des levées de fonds marque une nouvelle étape pour l’écosystème des startups de la finance en France. Mais ces fintechs doivent encore relever le défi de l’internationalisation. Cela suppose d’être conforme aux règlementations locales, une action qui sera plus ou moins simple à mettre en œuvre selon le secteur d’activité auquel appartiennent les jeunes pousses.

Levées de fonds : une augmentation de 174 % en un an

L’avenir s’annonce radieux pour les Fintech à en croire les derniers chiffres publiés par l’association France Fintech et relayés par Les Echos. En effet, concernant les opérations validées, les startups de la finance ont levé 2,3 milliards d’euros en 2021 via 93 opérations, soit une hausse de 174 % en un an.

Cet afflux d’investissements a fait naître 6 nouvelles licornes, des sociétés valorisées à plus d’un milliard de dollars : une néobanque pour professionnels, un spécialiste de la conservation des crypto-monnaies, un assureur santé, une application financière, une carte qui rassemble tous les avantages employés, une plateforme de détection des déclarations frauduleuses aux assurances.

Le ticket moyen des levées de fonds était particulièrement élevé cette année, à 24,4 millions d’euros, soit 86 % de plus que l’année précédente, selon France Fintech. Cela s’explique principalement par l’arrivée d’investisseurs américains et asiatiques qui injectent des montants généralement plus importants que les investisseurs européens. Toutefois, ce n’est pas la seule raison. Le Brexit a sans doute fait de la France « la meilleure plateforme pour couvrir toute l’Union européenne », rapporte Alain Clot, président de France Fintech, au journal Les Echos.

 

Le défi périlleux de l’internationalisation des fintechs françaises

Malgré des levées de fonds records, les Fintech françaises peinent encore à être visibles à l’échelle internationale. Effectivement, seules quelques dizaines de startups concentrent l’attention sur la scène mondiale. Il faut dire que certains produits sont plus transposables que d’autres. Par exemple, les startups spécialisées dans le paiement doivent obtenir un agrément dans leur pays d’origine, mais celui-ci peut ensuite être utilisé dans tous les pays membres de l’Union européenne.

Younited Credit, le spécialiste du crédit à la consommation, fait partie des rares Fintech à avoir réussi son expansion européenne. Présente en France, en Italie, au Portugal, en Espagne et en Allemagne, l’entreprise a toutefois renoncé à s’implanter au Royaume-Uni, car son agrément délivré par la Banque centrale européenne (BCE) n’est pas transférable. Or, demander un nouvel agrément auprès du régulateur britannique aurait été coûteux et chronophage.  

Ainsi, les startups n’ayant pas ou peu de barrières réglementaires auront plus de facilité à développer leur activité à l’international.

En attendant, les Fintech ont encore beaucoup à faire en France avec un marché domestique de « 67 millions de consommateurs et un bon pouvoir d’achat », précise Alain Clot.