DAB : les banques accélèrent la rationalisation de leurs parcs de distributeurs de billets

Trois banques ont débuté la cartographie de leurs parcs de distributeurs de billets respectifs, une étape qui consiste à déterminer quels sont ceux qui doivent être remplacés et supprimés. Les réunions se multiplient pour cadrer ce chantier minutieux.

Trois réseaux qui opèrent un tiers du parc en France

En octobre 2021, BNP Paribas, Crédit Mutuel Alliance Fédérale et Société Générale ont annoncé leur volonté de mutualiser leurs distributeurs automatiques de billets (DAB). Les trois réseaux représentent près d’un tiers du parc en France, soit 15 000 machines sur un total de 48 000.

Cette décision vise à accompagner la baisse de l’utilisation du cash qui s’est accélérée avec la crise sanitaire et la généralisation du paiement sans contact. En 2020, les retraits d’espèces ont baissé de 23 %, selon le Groupement des Cartes Bancaires. En mutualisant leurs DAB, les banques souhaitent également optimiser les coûts de gestion d’automates qui sont de moins utilisés.

Un travail de cartographie en cours

Dans la continuité de leur projet, BNP Paribas, Crédit Mutuel et Société Générale ont démarré le travail de cartographie. Il s’agit de choisir les machines à maintenir dans chaque commune et quartier. Si la décision peut sembler simple en cas de doublon, plusieurs facteurs sont à prendre en compte sur le terrain (présence d’une route nationale, obstacle physique…). Pour statuer, les banques s’appuient aussi sur l’état du parc. Logiquement, elles privilégient les distributeurs les plus modernes et ceux qui ont la capacité de traiter et recevoir des chèques.

À ce stade, les trois réseaux bancaires n’ont pas encore révélé le nombre de distributeurs de billets qui seront supprimés. Toutefois, plusieurs milliers devraient disparaître dans les années qui viennent.

Une mise en œuvre prévue en 2023

Le projet de mutualisation des DAB ne sera pas mis en œuvre avant 2023, le temps pour les banques de trouver un équilibre entre les économies qu’elles souhaitent réaliser et leur présence sur le territoire.

Sur les questions d’accès au cash, les autorités se montrent particulièrement vigilantes.

Dans sa dernière étude publiée fin 2021, la Banque de France rappelait que « 99 % de la population réside soit dans une commune équipée d'au moins un automate, soit dans une commune située à moins de quinze minutes en voiture de la commune équipée la plus proche ».

Ce niveau ne doit pas être remis en cause. Sur ce point, BNP Paribas, Crédit Mutuel et Société Générale ont assuré porter « une attention particulière à sécuriser l’implantation dans les territoires ruraux et isolés ».

Si ce type d’alliance est inédit en France, il existe déjà en Belgique où Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC ont créé la société Batopin afin d’exploiter près de 6 000 automates en commun. Le groupement, qui gère 73 % des DAB belges, prévoit de passer de 5800 à 2400 terminaux, une initiative qui suscite de l’inquiétude.