Biotech et e-santé : des secteurs portés par la pandémie

Les startups de l’e-santé et de la biotech, portées par la crise sanitaire, ont bénéficié de financements records en 2021. Les investisseurs ont soutenu le dynamisme du marché, et les levées de fonds ont atteint des montants historiques.

Vaccins, prises de rendez-vous en ligne, téléconsultations et santé mentale

La pandémie de Covid-19 a ramené les biotechs et les startups de l’e-santé sur le devant de la scène. Les biotechs Moderna et BioNtech ont été au centre de l’attention, bénéficiant de financements publics historiques pour développer des vaccins à ARN messager espérés par le monde entier.

Le secteur de l’e-santé a également bénéficié de cette dynamique. La prise de rendez-vous médicaux en ligne et les téléconsultations ont considérablement augmenté, principalement portées en France par Doctolib. Depuis le début des campagnes de vaccination, la licorne française a été encore plus sollicitée, enregistrant parfois jusqu’à 1,2 million de connexions en une seule journée. Selon Doctolib, 47 millions de Français possèdent un compte sur ce service d’e-santé, ainsi que 3 millions d’Italiens et une dizaine de millions d’Allemands.

 

Par ailleurs, les startups spécialisées dans la santé mentale ont également été d’une grande aide pour des millions de personnes fragilisées par la crise sanitaire, même si la France conserve un certain retard dans ce domaine par rapport au Royaume-Uni, aux États-Unis et aux pays d’Europe du Nord.

12 millions de Français souffrent de troubles mentaux, d’après l’étude « L’innovation au secours de notre santé mentale » de l’Institut Sapiens publiée en septembre 2021, et ces maladies entraînent des dépenses de soins supérieures aux cancers et aux maladies cardiovasculaires. Pourtant, les financements des startups françaises spécialisées restent modestes, la santé mentale étant encore un sujet tabou en France.

L’Europe rattrape l’Asie dans le secteur de l’e-santé

Malgré ces quelques réticences françaises, à l’échelle mondiale, les investisseurs ont financé les startups de l’e-santé à hauteur de 63 milliards de dollars en 2021, soit 56 milliards d’euros. Ce montant est 1,6 fois supérieur à celui de 2020, qui représentait déjà un record. 41 % des financements ont débouché sur des levées de fonds de plus 100 millions de dollars.

Le marché européen progresse plus rapidement que celui des États-Unis, avec un montant total de financements 2,4 supérieur à celui de 2020, soit 10 milliards de dollars. L’Europe atteint presque le niveau du marché asiatique, les financements ayant atteint sur ce continent, en 2021, la somme de 10,6 milliards de dollars.

Les États-Unis restent toutefois en première position, les investisseurs ayant injecté 38,1 milliards de dollars dans le secteur de l’e-santé en 2021, soit 1,5 fois plus qu’en 2020.

Les licornes, ces startups valorisées à plus de 1 milliard de dollars, se multiplient dans le secteur de l’e-santé. Selon les données de Dealroom, elles étaient 202 fin 2021, contre 132 en 2020. 151 d’entre elles se trouvent aux États-Unis. L’Asie prend la deuxième position avec 25 licornes spécialisées dans l’e-santé, suivie de l’Europe avec 19 licornes. En France, on peut notamment citer Doctolib, Dental Monitoring, Owkin et Alan.

Dans le secteur de la biotech, à l’échelle mondiale, les financements ont atteint 41 milliards de dollars en 2021, contre 36,7 milliards l’année précédente.

En Europe, les financements restent beaucoup plus limités qu’aux États-Unis, avec 6,5 milliards de dollars pour les startups européennes, contre 25,6 milliards de dollars pour les startups américaines. On comptait 192 licornes de la biotech dans le monde fin 2021, soit 28 de plus qu’en 2020.