Assurance : l’offre de produits ESG quasi inexistante pour les entreprises

Alors que les assureurs ont un rôle à jouer dans l’atténuation des risques liés au changement climatique, l’analyse des pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) des entreprises est très peu prise en compte dans leur politique de souscription. Détails sur les offres de produits d'assurance.

Les banques se lancent sur le marché des prêts à impact

De plus en plus de réseaux bancaires proposent des prêts à impact à leurs clients professionnels. Le taux de ces crédits peut varier à la baisse lorsque l’emprunteur atteint des objectifs extrafinanciers prédéfinis sur l’environnement, le social et la gouvernance.

La Caisse d’Epargne est le dernier acteur à s’être lancé sur le marché, emboîtant le pas à ses concurrents BNP Paribas, La Banque Postale et Crédit Agricole. Dans un contexte de remontée des taux, la banque compte sur ce nouveau produit pour séduire un nombre croissant d’entreprises. Ces dernières n’ont rien à perdre puisque si les objectifs fixés n’ont pas été atteints, le taux reste inchangé. En revanche, dans le cas contraire, elles bénéficient d’une bonification versée chaque année par le prêteur.

ESG : les assureurs à la traîne

Contrairement aux banques, les assureurs restent à la traîne sur l’ESG. En effet, ces critères ne sont généralement pas pris en compte dans leur politique de souscription. Autrement dit, les clients qui adoptent une démarche vertueuse ne sont actuellement pas récompensés par une baisse de tarif.

Seuls quelques assureurs commencent à exclure les installations d’extraction du charbon et des schistes bitumineux de leur couverture.

« Ce refus de souscription s'étend peu à peu aux nouveaux projets d'extractions d'énergie fossile, puis aux exploitants eux-mêmes, mais avec des phases de transition », rapporte Jean-Christophe Tessier, directeur de l'assurance responsabilité civile et lignes financières chez Marsh, au journal Les Echos.

 

 

Sur le plan de la prévention, les compagnies d’assurance se montrent plus impliquées pour éviter une hausse trop importante des sinistres climatiques de plus en plus coûteux. Cela passe principalement par des actions de sensibilisation et de formation des collaborateurs.

La responsabilité civile des dirigeants, seul terrain d’expérimentation

Selon les courtiers, l’analyse de l’ESG des entreprises concerne un unique produit : la responsabilité civile des dirigeants. Cette garantie vise à prendre en charge les dommages causés par le dirigeant à un tiers. Cette faute à l’origine du dommage doit être séparable des fonctions du chef d’entreprise et pouvoir lui être imputée personnellement.

Sur ce marché, une bonne notation ESG peut permettre de profiter de conditions plus avantageuses auprès des assureurs (garanties, franchises…). Toutefois, cette protection présente un coût élevé, notamment pour les sociétés opérant dans des secteurs sensibles.

Si les assureurs affichent un retard considérable dans l’analyse de l’ESG des entreprises, la donne pourrait changer à partir de 2024 et l’entrée en vigueur de la directive européenne CSRD. Ce texte obligera les entreprises d’au moins 250 salariés à publier un reporting extrafinancier.