4 grandes banques belges mettent en commun la gestion de leurs distributeurs de billets

Dès 2021, les 4 grandes banques belges gèreront un unique réseau de distributeurs automatiques de billets (DAB) via l’utilisation d’une plateforme commune qui leur permettra de réduire leurs coûts fixes et de faire face au recul du cash. Explications.

Une meilleure répartition des DAB

Le nombre d’opérations de retrait aux DAB a diminué de 15 % entre 2012 et 2019, passant de 300 millions à 264 millions, selon la Fédération des banques belges. En parallèle, les paiements électroniques ont bondi de 70 % en moins d’une décennie atteignant un volume de 2 milliards de transactions. Cette tendance s’observe également en France où le nombre de retraits en espèces a baissé de 3,5 % entre 2017 et 2018.

BNP Paribas Fortis, Belfius, KBC et ING se sont associées pour créer un réseau commun de DAB. Cette alliance permettra notamment d’optimiser la position géographique de ces derniers. En effet, dans un communiqué, les 4 banques indiquent que si les distributeurs sont aujourd’hui trop nombreux dans certains endroits comme les centres commerciaux, ils sont souvent absents dans les lieux les plus reculés. Grâce au nouveau réseau, 95 % de la population belge pourra accéder à un DAB à une distance maximale de 5 km. Celle-ci sera réduite dans les grandes villes.

Baisser les coûts d’exploitation

L’initiative mise en place par les grandes banques belges verra le jour en 2021, sous marque blanche. Les 4 institutions seront actionnaires de la nouvelle structure à parts égales. Autrement dit, ces acteurs ne proposeront plus de DAB dans leurs agences. La situation sera alors comparable à celle du Pays-Bas où les banques ABN Amro, ING et Rabobank ont regroupé leurs forces pour gérer un réseau commun de DAB. L’objectif est clair : baisser les coûts d’exploitation. Il faut dire que les coûts liés au stockage et à la gestion de la sécurité des distributeurs de billets sont particulièrement importants pour les établissements bancaires, généralement compris entre 14 000 et 25 000 euros par machine.

En France, si chaque banque préfère garder la main sur son DAB, la tendance pourrait évoluer. En 2019, le groupe BCPE a montré sa volonté de sortir du lot en signant un partenariat avec Brink’s France pour l’exploitation et la gestion dynamique des automates Banque Populaire et Caisse d’Épargne. Par ailleurs, de nouvelles fonctionnalités pourraient progressivement apparaître comme le retrait d’argent avec authentification biométrique ou encore le retrait d’espèces sans carte.

Ces mesures inquiètent les particuliers qui continuent de plébisciter l’argent liquide, mais aussi les commerçants qui craignent de perdre une partie de leur clientèle. Ces craintes sont principalement marquées dans les petites communes où la suppression d’un DAB peut nourrir le processus de désertification. Si les établissements belges unis dans ce projet promettent une meilleure répartition territoriale des DAB, leur nombre continue de diminuer. Il est ainsi passé de 8 754 en 2015 à 7 869 actuellement, selon la Fédération des banques belges.