Une perte d’activité de 5 % en mars par rapport à l’avant crise

D’après le dernier point de conjoncture de la Banque de France, il n’y aura pas de véritable reprise de l’activité en mars, qui devrait s’établir environ 5 % en dessous de son niveau d’avant crise. Ces prévisions sont toutefois incertaines, et dépendent de l’évolution de la situation sanitaire.

Un niveau d’activité hétérogène selon les secteurs

Si, comme le révèle l’étude de la Banque de France, le mois de mars ne sera pas celui de la reprise tant espérée, la situation reste très différente selon les secteurs.

« Pour le mois de mars, les chefs d’entreprise tablent sur une légère progression de l’activité dans l’industrie et le bâtiment et une stabilité dans les services », détaille l’enquête mensuelle de conjoncture.

Les secteurs de l’hébergement et de la restauration devraient rester à des niveaux très bas, en raison des mesures de restriction qui perdurent. Dans les services à la personne comme la coiffure par exemple, l’activité baisse, mais elle est presque, voire totalement revenue à la normale dans le secteur des services aux entreprises (conseil de gestion, activités juridiques et comptables) et dans l’édition.

En revanche, l’activité devrait légèrement progresser dans l’industrie, notamment dans l’industrie chimique, les produits en caoutchouc et en plastique, et les équipements électriques. Les carnets de commandes se remplissent de nouveau, tant dans l’industrie que dans le bâtiment, même si le niveau de commande dans le secteur du bâtiment reste inférieur à celui d’avant crise.

L’épargne et la consommation : les piliers de la relance économique

D’après une étude de l’Insee réalisée en février 2021, les ménages sont presque aussi nombreux à avoir peur de perdre leur emploi qu’en juin 2009, période à laquelle cette crainte avait atteint un niveau historique.

Les Français se disent déprimés : l’incertitude liée à l’évolution de la crise sanitaire, qui semble ne pas avoir de fin, le couvre-feu à 18 h, la menace de mesures de reconfinement à l’échelle locale ou nationale, pèsent sur le moral de la population, et n’incitent guère à la consommation.

Conséquence : les ménages continuent de mettre de l’argent de côté, malgré les 110 milliards d’euros d’épargne accumulés en 2020. D’après les économistes de la Banque de France, ce surcroît d’épargne pourrait atteindre la somme de 200 milliards d’euros en 2 ans, sur 2020 et 2021.

Or, la relance économique dépend en grande partie de la reprise de la consommation, qui pourrait être rendue possible par l’amélioration de la situation sanitaire et l’accélération de la campagne de vaccination.