Les banques relancent les dispositifs de moratoires sur les crédits

Dès le mois de mars 2020, les banques avaient mis en place des moratoires sur les crédits pour permettre aux entreprises de faire face au confinement. 2 millions d’entreprises en avaient bénéficié, reportant ainsi plus de 20 milliards d’euros de remboursements. Face à une crise sanitaire qui se poursuit, les banques ont décidé de réactiver ces dispositifs.

Un report des échéances de crédit pour les entreprises en difficulté

La mesure a été annoncée dans la foulée des annonces gouvernementales concernant l’extension du couvre-feu à 18 h sur l’ensemble du territoire, et a fait l’objet d’un accord entre Bercy et la Fédération bancaire française (FBF), présidée par Philippe Brassac. Des moratoires pourront de nouveau être accordés aux entreprises confrontées à des fermetures ou des restrictions d’activité, même si la décision finale reviendra aux banquiers.

« C’est notre métier et c’est la chose la plus évidente à faire : il faut évidemment accorder tous les moratoires nécessaires aux entreprises ou aux professionnels qui sont toujours touchés extérieurement par ces restrictions d’activité », a déclaré Philippe Brassac vendredi 15 janvier au micro de Radio Classique.

« C’est la force du modèle relationnel français que de pouvoir rechercher, en proximité, avec chacun de nos clients, toutes les solutions possibles. Cette bataille pour sauvegarder notre économie sera gagnée », a-t-il souligné dans un communiqué de presse de la FBF.

Des différés de remboursement des prêts garantis par l’État

Les prêts garantis par l’État ont rencontré un vif succès : au total, 630 000 entreprises ont pu en bénéficier, pour un montant de 130 milliards d’euros. Initialement, ces PGE devaient commencer à être remboursés au plus tard un an après leur souscription.

Toutefois, face à la situation sanitaire extrêmement complexe qui entraîne toujours des restrictions d’activité, un différé d’une année supplémentaire pourra être accordé. Les entreprises qui le souhaitent pourront donc rembourser uniquement, dans un premier temps, le montant des intérêts et de la garantie, et repousser à 2022 les premières mensualités.

« Dans la continuité des engagements pour soutenir l’économie, les banques s’engagent aujourd’hui à accepter systématiquement toute demande de décalage d’un an supplémentaire de l’amortissement du capital du PGE, formulée par une entreprise ou un professionnel qui en ressent le besoin, quel que soit son secteur », a déclaré la FBF. La durée totale du prêt reste limitée à 6 ans.

« Nous pourrions avoir probablement la moitié des PGE qui pourront être remboursés dès la première année, au total les trois quarts en deux ans, et puis à l’autre extrémité du curseur, on estime entre 5 et 10 % les entreprises qui aujourd’hui pensent que ce sera difficile pour elles in fine de rembourser les PGE », a évalué Philippe Brassac.