20 % des Français pourraient ne plus se rendre physiquement dans leur agence bancaire après la crise

Si depuis le 17 mars, date officielle du confinement en France, les banques ont pu rester ouvertes, les clients ont été invités à favoriser les échanges dématérialisés. Certains semblent y avoir pris goût et prévoient même d’adopter ces nouveaux usages après la crise.

Les Français privilégient les services en ligne

Le confinement a amené les Français à tester de nouvelles manières d’échanger, de travailler et de consommer. Plusieurs observateurs estiment que cette période va entraîner une accélération de l’usage des biens et des services numériques, une perspective qui vaut notamment pour la banque de détail. Un récent sondage mené par Boston Consulting Group (BCG) montre que 7 % des Français se sont initiés aux services bancaires mobiles ou en ligne ces dernières semaines. Un utilisateur sur cinq prévoit désormais de limiter ses déplacements en agence voire même de ne plus s’y rendre une fois la crise terminée, un chiffre qui devrait amener les banques traditionnelles à réfléchir à une nouvelle organisation et à accélérer leur transformation numérique.

Une possible accélération des fermetures des agences bancaires

Entre 2009 et 2016, près de 15 % des agences bancaires françaises ont disparu, selon la Fédération bancaire française (FBF). Entre 2016 et 2020, le nombre d’agences pourrait ainsi passer de 37 261 à 32 500, précise une étude menée par le cabinet Sia Partners. Ce mouvement est principalement lié à une rentabilité anormalement faible et à l’évolution des habitudes de consommation.

Même si le rythme de fermetures des agences bancaires a été moindre en France que dans les autres pays européens (3 % d’agences fermées entre 2014 et 2018), la crise sanitaire pourrait accélérer cette tendance ou inciter les établissements à créer de nouveaux formats.

Quel avenir pour les banques en ligne et les néobanques ?

De leur côté, les banques en ligne, dont la plupart ne sont pas encore rentables, espèrent tirer profit de la crise du Covid-19. Une étude récente réalisée par Next Content pour le compte de CGI révèle qu’actuellement, 22 % des Français détiennent au moins un compte dans une banque sans agence. Seuls 7 % des clients de ces acteurs ont franchi le pas en y domiciliant leurs revenus ou leur épargne. Pour convaincre définitivement leurs clients, les banques 100 % en ligne redoublent d’efforts. Boursorama Banque propose par exemple aux utilisateurs de signer un mandat de mobilité bancaire en sa faveur associé à une prime.

Quant aux néobanques, la crise actuelle a démontré la fragilité de certains acteurs apparus récemment et qui tentaient de se faire une place sur ce marché. Parmi eux, Morning et C-Zam envisagent déjà de jeter l’éponge. Ainsi, pour convaincre les clients de leur faire confiance, ces acteurs devront renforcer leur arsenal juridique ou obtenir des agréments bancaires.