Usurpation d’identité : comment se sortir de cette fraude ?

Les victimes d’usurpation d’identité se comptent par centaines de milliers en France. Pour faire reconnaître cette fraude qui les mène à un fichage auprès de la Banque de France, elles doivent traverser un véritable parcours du combattant. Comment s’en sortir ?

 

Qu’est-ce qu’une usurpation d’identité ?

Une usurpation d’identité correspond à l’utilisation de données personnelles propres à identifier un individu sans son accord. Une fois dérobées, ces informations peuvent être utilisées dans l’intention de :

  • nuire à sa réputation,
  • réaliser des opérations financières,
  • ou de commettre des actes répréhensibles en son nom.

Les usurpateurs redoublent d’imagination pour parvenir à leurs fins. Les données peuvent être volées via un piratage ou en se faisant passer pour un organisme privé ou public connu dans le but d’instaurer un climat de confiance.

Forte hausse des cas d’usurpation d’identité

En 2020, la CNIL a enregistré une hausse de 12 % des accès au Ficoba, un fichier national qui recense les ouvertures, modifications et clôtures des comptes bancaires, après une hausse de +40 % l’année précédente. Plus précisément, 2550 demandes ont été formulées au premier semestre 2021, contre 1500 à la même période en 2020, soit une hausse de 70 %.

Les victimes peuvent consulter le Ficoba pour obtenir des informations sur leurs comptes bancaires : références avec les numéros RIB, BIC et IBAN, nature du compte, nom et adresse des banques auprès desquelles ils ont été ouverts. En revanche, le fichier ne permet pas de consulter les opérations effectuées (retraits, paiements, virements, etc.) ni les soldes des comptes. Dix ans après leur fermeture, les comptes sont effacés du Ficoba.

Les recours en cas d’usurpation d’identité

Les victimes d’une usurpation d’identité se retrouvent généralement fichées à la Banque de France et se voient refuser l’accès à des services bancaires pendant plusieurs années. Le dépôt de plainte permet que soit mentionnée la fraude à leur inscription à la Banque de France. Il n’a pas pour effet de lever le fichage, à moins que la victime en fasse la demande et la banque qui en est à l’origine apporte une réponse favorable. Ainsi, si cette mention empêche le faussaire de continuer d’ouvrir des comptes sous l’identité volée, elle peut aussi amener la banque à préférer ne plus rien contracter avec la victime.

De manière générale, en cas d’usurpation d’identité, il est conseillé de collecter l’ensemble des éléments prouvant l’infraction (captures d’écrans, URL des pages concernées, justificatifs…). Il est ensuite possible de se tourner vers le ou les sites sur lesquels la fraude pourrait avoir été commise pour demander une suppression des informations personnelles. La plateforme gouvernementale d’assistance aux victimes de cybermalveillance accompagne les victimes en les aidant à trouver un organisme susceptible de les orienter dans leurs démarches dans leur périmètre géographique.