TPE-PME en 2025 : conjoncture stable mais activité et embauches au ralenti

En 2025, les dirigeants de TPE‑PME témoignent d’une conjoncture enfin stabilisée, après plusieurs semestres de turbulence. Mais derrière ce sentiment de pause se cache un paradoxe : l’activité commerciale peine à redémarrer et les embauches restent timidement campées, au point que les prévisions de croissance demeurent très en deçà des normes historiques. Malgré un léger regain de confiance et des indicateurs un peu moins critiques qu’en fin 2024, l’élan économique reste limité, nourrissant une atmosphère de prudence palpable au sein des petites entreprises. Face à ce paysage contrasté, comprendre les chiffres de l’enquête Bpifrance Le Lab (81ᵉ édition) réalisée entre le 15 mai et le 9 juin 2025 auprès de plus de 4 700 entreprises devient indispensable. Cette enquête révèle notamment pourquoi les TPE‑PME, surtout les plus petites entreprises et celles non exportatrices ou non innovantes, peinent à anticiper un retournement durable du climat d’affaires.

Stabilisation globale, mais dynamisme en berne

Au premier semestre 2025, le moral des dirigeants de TPE-PME oscille entre prudence et résilience. D’après la 81e enquête de conjoncture de Bpifrance Le Lab, menée auprès de plus de 4 700 dirigeants, la situation semble s’être stabilisée, mais l’activité comme les embauches restent modérées. Un constat qui appelle à la vigilance pour les chefs d’entreprise, en particulier ceux des très petites structures.

  • Le solde d’opinion relatif à l’évolution du chiffre d’affaires reste en territoire négatif à -4, malgré un léger rebond de 2 points sur six mois.
  • La croissance moyenne du chiffre d’affaires est anticipée à -1,5 % pour 2025, après -1,8 % en 2024.
  • Côté emploi, même tendance : les prévisions restent atones avec un indicateur à +2, en hausse de 3 points, mais toujours 6 points sous la moyenne de long terme.

Qui est le plus concerné par ce ralentissement ?

Les très petites entreprises (moins de 10 salariés) sont les plus touchées. Les TPE anticipent un repli marqué de leur activité, avec une baisse de 4,6 % de leur chiffre d’affaires, tandis que les PME de plus de 100 salariés tablent sur une croissance de +2,7 %.

Le contraste est également marqué selon le caractère innovant ou exportateur des entreprises : les PME innovantes et celles tournées vers l’export affichent de meilleures perspectives, bien qu'en recul sur un an.

Dans certains secteurs, la situation est particulièrement préoccupante. Le tourisme, la construction et les transports enregistrent les plus fortes baisses d’activité. À l’inverse, l’industrie et les services résistent mieux, affichant même de timides signes de reprise.

Où la conjoncture est-elle la plus favorable ?

La Normandie se démarque positivement. C’est la seule région où les TPE-PME sont, en moyenne, plus nombreuses à anticiper une hausse qu'une baisse de leur activité.

Ailleurs, la situation est plus tendue, notamment dans les Hauts-de-France, où les perspectives sont les plus sombres avec un repli moyen du chiffre d’affaires de 2,9 %.

Comment expliquer cette stagnation ?

La faiblesse persistante de la demande reste le principal frein cité par les chefs d’entreprise. Elle est mentionnée comme obstacle majeur à l’investissement par 60 % des répondants, un chiffre en hausse de 9 points sur un an. Autres freins évoqués : la rentabilité (42 %), le coût du crédit (41 %, mais en baisse) et la concurrence (36 %).

Les embauches suivent cette dynamique. Si les tensions sur le marché du travail s’apaisent légèrement, 27 % des entreprises rencontrent encore d'importantes difficultés de recrutement. Les intentions d’embauche restent en retrait, à +2 sur le semestre, bien en deçà des niveaux historiques.

Investissements et trésorerie : signes de prudence

La part des entreprises ayant investi ou prévoyant d’investir en 2025 chute à 38 %, soit son plus bas niveau depuis plus de dix ans (hors crise Covid). Le montant des investissements est également en baisse, avec un solde d’opinion à -14. Les investissements verts, bien qu’en hausse en 2024, se stabilisent en 2025. Seulement 12 % des entreprises prévoient de les accroître.

Concernant la trésorerie, la situation reste globalement stable. 27 % des entreprises la jugent difficile, une proportion constante depuis plusieurs semestres. Toutefois, la rentabilité est attendue en baisse cette année, en particulier dans les secteurs du tourisme et du commerce.

Et après ? Quelles perspectives pour 2026 ?

À ce stade, les dirigeants ne prévoient pas de rebond significatif pour l’an prochain.

  • L’indicateur prévisionnel d’activité recule à +13, bien en deçà de sa moyenne historique.
  • Les prévisions d’embauches sont elles aussi en baisse, avec un indicateur à +11. L’inquiétude demeure particulièrement forte chez les TPE, dont l’indicateur tombe à zéro.

Dans ce contexte, les dirigeants ont tout intérêt à renforcer leur gestion de trésorerie et à se doter d’outils de pilotage efficaces. Anytime met à disposition des solutions de gestion adaptées aux besoins des TPE-PME, pour faciliter la comptabilité, les paiements et la gestion des dépenses d'équipe.