Reclaim Finance lance un site web pour comparer l’impact environnemental des banques

L’ONG Reclaim Finance, qui œuvre en faveur d’une finance plus verte, a lancé lundi 12 septembre un site Internet grand public, « change-de-banque.org ». Son objectif : aider les particuliers et les professionnels à choisir leur banque sur des critères environnementaux. Découvrez comment connaître l’impact environnemental de votre banque.

Énergies fossiles : 352 milliards de dollars de financements en 6 ans

Malgré divers engagements pris par les banques en faveur de l’environnement et du climat, le secteur financier continue à investir massivement dans les énergies fossiles.

Au mois de mars 2022, un rapport (Banking on climate chaos) publié par un groupe d’ONG, parmi lesquelles on trouvait notamment Reclaim Finance et Les Amis de la terre, révélait que la place de Paris avait versé « 352 milliards de dollars de financements au cours de ces six dernières années ». La France se classait ainsi à la tête des Etats membres de l’Union européenne en matière de soutien aux énergies fossiles.

Ces financements sont toutefois très variables d’un établissement à un autre, comme entend le démontrer Reclaim Finance à travers son site Internet « Change de banque ». En effet, les plus de 350 milliards de dollars alloués aux énergies fossiles depuis la signature de l’Accord de Paris sont le fait d’une poignée de groupes, à savoir Société Générale, Crédit Agricole, BNP Paribas et BPCE.

 

« Un moteur de transformation de la finance »

D’autres banques fournissent en revanche des efforts salués par Reclaim Finance, comme La Banque Postale, le Crédit Coopératif – qui appartient au groupe BPCE mais dont la gestion est indépendante – ou encore les néobanques GreenGot et Helios.

GreenGot place les dépôts de ses clients auprès de Crédit Mutuel Arkéa, dont les activités de financement et d’investissement sont, selon Reclaim Finance, « très peu exposées aux énergies fossiles en comparaison des grandes banques traditionnelles ».

De son côté, Helios place ses dépôts auprès de Solaris Bank, une banque allemande qui, comme le souligne l’ONG, « s’engage à flécher une partie de ces fonds (40 %) vers des obligations vertes pour financer des projets qui contribuent à accélérer la transition énergétique ».

« La finance est souvent laissée entre les mains d’”experts” et il s’agit de permettre à chacun de reprendre le contrôle de son argent pour envoyer un message clair : les banques ne doivent plus financer le chaos climatique » déclare Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, dans le communiqué de presse de l’ONG.

De son côté, Raphaël Cros, chargé de campagne Engagement de la Société Civile, veut croire que « refuser de collaborer avec les banques qui continuent de financer de nouveaux projets d’énergies fossiles peut devenir un moteur de transformation de la finance dès lors que l’action est portée au niveau collectif ».