M&A : le boom des fusions-acquisitions en France

En France et dans le monde, le marché des fusions-acquisitions (M&A) est en plein essor depuis le début de l’année 2021. Le volume et la valeur des transactions augmentent, atteignant des niveaux records. Poussés, après la crise sanitaire, par un objectif de désendettement et une volonté de recentrage des activités, les industriels français multiplient les cessions.

Engie porte le marché français M&A vers de nouveaux records

En France, le montant des transactions M&A (Mergers & Acquisitions) a atteint sur les 10 premiers mois de 2021 un record, avec plus de 246 milliards de dollars, soit près de 213 milliards d’euros entre janvier et le 8 novembre. Même si l’année n’est pas encore finie, le niveau dépasse déjà celui de tous les exercices de 12 mois enregistrés depuis la crise de 2008.

Récemment, Bouygues a signé la plus grosse acquisition depuis sa naissance en 1952 : le géant du BTP va débourser 7,1 milliards d’euros pour racheter la filiale de services d’Engie, Equans. La fusion de Veolia avec Suez est prévue pour fin janvier 2022, suite au rachat de la participation d’Engie au capital de Suez par Veolia.

 

L’énergéticien français Engie a également cédé sa participation de 40 % dans GTT, une entreprise d’ingénierie française, et a poursuivi son recentrage stratégique en cédant 11,5 % de GRTGaz, le gestionnaire du réseau de transport de gaz français, à CNP Assurances et à la Caisse des Dépôts.

En allégeant ainsi sa dette, Engie va pouvoir se consacrer davantage au développement de ses infrastructures à l’international, et occuper une place croissante dans le secteur des énergies renouvelables.

Banques françaises : les activités de conseil et de financement en plein essor

De leur côté, les banques françaises profitent aussi de cet essor des fusions-acquisitions. Elles accompagnent les industriels dans leurs stratégies M&A grâce à leurs activités de conseil et de financement, et en tirent des revenus de plus en plus importants.

C’est par exemple le cas de Société Générale, qui a vu les revenus de ses activités de conseil et de financement augmenter de 31 % au 3ème trimestre 2021. Par ailleurs, le groupe bancaire projette d’acquérir la société néerlandaise LeasePlan, spécialisée dans la gestion de parcs automobiles, via ALD, la filiale de location de véhicule longue durée de Société Générale.

Natexis, filiale du groupe BPCE, a enregistré une croissance de 67 % de son chiffre d’affaires M&A au 3ème trimestre 2021, suite à l’accompagnement de l’équipementier automobile français Faurecia dans le rachat de son concurrent allemand Hella.

Nombre d’industriels français ont choisi, après le choc de 2020, d’opérer une réorientation stratégique de leurs activités pour améliorer leurs performances et alléger leur dette. Ainsi, Thalès a décidé de céder son activité de signalisation ferroviaire au japonais Hitachi Rail pour 1,66 milliard d’euros. La SCNF a vendu sa filiale de location de wagons Ermewa à un consortium associant la société allemande de gestion d’actifs DWS et la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Société Générale a cédé Lyxor, sa filiale de gestion d’actifs, au groupe Amundi, numéro 1 européen de la gestion d’actifs, pour 825 millions d’euros. Pour alléger sa dette, Altice, maison-mère de SFR, a cédé ses pylônes à Cellnex pour 5,2 milliards d’euros, et entend bien continuer son recentrage stratégique en vendant l’opérateur portugais Meo, qu’elle avait acheté il y a 6 ans.

L’essor des fusions-acquisitions ne se limite pas à la France, avec une croissance mondiale des cessions d’actifs par les industriels d’environ 75 % par rapport à 2020.