Les défaillances d’entreprises en forte hausse au 3ème trimestre

Près de 9000 défaillances d’entreprises ont été enregistrées cet été, qu’il s’agisse de procédures de sauvegarde, de redressements ou de liquidations judiciaires, soit 69 % de plus qu’à la même période en 2021. Revue de détails sur ce 3ème trimestre 2022.

10 000 procédures de plus sur un an

Dans une étude publiée le 11 octobre dernier, le cabinet spécialisé Altares constate que les défaillances d’entreprises ont augmenté de manière historique au 3ème trimestre 2022. Plus précisément, 8950 procédures collectives ont été ouvertes entre le 1er juillet et le 30 septembre marquant une hausse de 69 % par rapport à l’été 2021. Plus de 70 % des défaillances sont des liquidations judiciaires directes, 23 % des redressements judiciaires et 2 % des sauvegardes. Au total, environ 33 000 emplois sont menacés.

« Avec 10.000 procédures de plus sur un an (+34%), la France renoue avec les niveaux de défaillances de l’été 2020, mais reste encore loin des 53.500 procédures observées fin septembre 2019 », indique le cabinet.

Tous les secteurs sont concernés

Le taux de défaillance relevé par Altares n’a jamais été observé depuis 25 ans. Tous les secteurs d’activité sont touchés : +200 % dans la restauration rapide, +115 % dans la vente en ligne, +109 % dans l’habillement. L’industrie (+85 %), l’alimentaire (+141 %), la boulangerie-pâtisserie (+128 %) sont ceux enregistrant la plus forte hausse de défauts.

L’étude note que les entreprises les plus jeunes sont les plus vulnérables. Celles âgées de 0 à 5 ans concentrent 45 % de l’ensemble des ouvertures de procédure. Les petites entreprises sont également impactées puisque les TPE de moins de 3 salariés représentent trois quarts des procédures et celles de 3 à 9 salariés comptent 1500 défaillances.

Des différences peuvent être observées sur le plan géographique. La Corse comprend la plus forte hausse du nombre de défauts. Au 3ème trimestre 2022, la région comptabilisait 54 entreprises en défaillance, contre 21 un an plus tôt. Contrairement à la Corse, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche la meilleure performance, avec une hausse de seulement 37 %.

 

Pas d’alerte majeure selon Bercy

Malgré des chiffres alarmants, Bercy ne se dit pas inquiet, soulignant que le nombre de sauvegardes, redressements et liquidations judiciaires reste bien inférieur à son niveau de 2019 qui avoisinait les 53 500.

De son côté, Thierry Millon, directeur des études d'Altares, indique que « la situation se normalise. Mais le risque d'effet domino est réel ».

Il faut dire que les perspectives pour 2023 ne sont pas encourageantes. Les entreprises devront faire face à la baisse de la demande et à l’augmentation des coûts de l’énergie.

« Cet effet ciseau est dangereux et peut conduire des milliers d'entreprises à mettre la clé sous la porte » rapporte le directeur d'Altares au journal Les Echos.

Ce dernier n’exclut pas une nouvelle hausse des défaillances l’année prochaine.