Les cryptomonnaies, un moyen de paiement encore peu développé

Le paiement en cryptomonnaie, encore confidentiel, se heurte à divers obstacles : imposition des gains éventuels lors de la conversion, réglementation défavorable, volatilité des actifs, coût élevé des transactions… 

Paiement en cryptomonnaie : les obstacles fiscaux

Si l’usage des cryptomonnaies se démocratise, et que les possibilités de régler ses achats en monnaie virtuelle s’élargissent, de nombreux obstacles empêchent encore un recours généralisé à la cryptomonnaie comme moyen de paiement.

Les difficultés sont tout d’abord d’ordre fiscal : tous les achats de biens et de services effectués en cryptomonnaie sont, en France, soumis à l’impôt. Que la cryptomonnaie ait au préalable été convertie en euro ou non, la règle est pour l'heure la même : l’éventuelle plus-value réalisée lors de cette conversion est imposable, au-delà d’un seuil annuel de 305 euros par foyer.

Il est possible de faire facilement le calcul lorsque les paiements en cryptomonnaies restent ponctuels et portent sur des montants importants, mais la comptabilité devient impossible à tenir pour les nombreux petits achats du quotidien.

Une réglementation défavorable

La fiscalité n’est pas le seul frein à l’essor des paiements en cryptomonnaie. La réglementation est également défavorable, puisqu’elle ne reconnaît pas les cryptomonnaies comme un moyen de paiement.

Comme le précise le ministère de l’Economie et des Finances, rien n’empêche légalement un commerçant d’accepter des paiements en cryptomonnaie, mais la seule monnaie officielle reste l’euro. D’après l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les cryptomonnaies ne répondent pas totalement aux critères exigés pour obtenir le statut de monnaie.

Tout d’abord, ces actifs numériques sont beaucoup trop volatils, ce qui représente un danger pour les consommateurs comme pour les entreprises. Contrairement à l’euro, qui possède une certaine stabilité, le Bitcoin, l’Ethereum et autres cryptomonnaies peuvent perdre une grande partie de leur valeur du jour au lendemain, ce qui limite considérablement leur utilisation comme moyen de paiement pour les achats du quotidien.

Par ailleurs, ces monnaies virtuelles n’ont, selon l’ACPR, pas de valeur intrinsèque, ce que contestent les défenseurs des cryptoactifs.

Si certains d’entre eux sont hostiles à une régulation du marché, d’autres acteurs, à l’instar de la startup Lyzi, qui souhaite démocratiser l’utilisation des cryptomonnaies pour les paiements du quotidien, appellent à la mise en place de règles fiscales claires pour 2023.