La maison mère de Swoon placée en redressement judiciaire

La Fintech Swoon qui promettait un livret rémunéré à 3 % a été placée en liquidation judiciaire cet été. Ses ex-clients qui attendent de récupérer leur argent se sont donc tournés vers sa maison mère, la Financière de Garantie, mais celle-ci vient d’être placée en redressement judiciaire.

Un placement particulièrement attractif

La jeune société lilloise Swoon a commercialisé à partir de 2018 un produit d’épargne particulièrement attractif. Il s’agissait d’un « livret » sans risque offrant une rémunération de 3 % brut. Des centaines de clients ont fait confiance à la startup en décidant d’y placer toutes leurs économies. En réalité, Swoon utilisait l’argent collecté pour financer des PME n’ayant pas accès au crédit bancaire classique.

Aujourd’hui, près de 150 ex-clients de Swoon cherchent à récupérer leur argent et une cinquantaine d’entre eux se sont associés à France Conso Banque, une association chargée de centraliser les plaintes qui s’apprête à lancer une procédure contre les gestionnaires.

Une procédure qui risque de s’éterniser

Alors que de nombreuses victimes se sont portées partie civile dans le cadre d’une action collective conjointe, la néobanque Swoon a été placée en liquidation judiciaire en juillet 2021. Les épargnants et leur avocat se sont donc tournés vers sa maison mère, la Financière de Garantie, pour obtenir réparation. La société prêtait l’épargne des clients aux différentes PME à un taux de 5 % et proposait une répartition de 3 % pour les particuliers et 2 % pour Swoon.

La mauvaise nouvelle est que la Financière de Garantie a également été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille le 28 mars dernier. Selon l’avocat de la cinquantaine de plaignants qui se sont associés à France Conso Banque, l’entreprise pourrait rester longtemps en redressement judiciaire, car elle n’engrange plus aucune ressource et refuse toute offre de rachat. Par conséquent, le processus pourrait être très long, car jusqu’à maintenant, seuls 1 à 2 % des clients ont été remboursés.

Une première décision attendue le 15 avril

En attendant que l’affaire soit traitée sur le fond, les victimes ont rendez-vous le 15 avril prochain au tribunal de commerce de Lille qui décidera si elles sont en droit d’exiger un remboursement. En effet, en cas de faillite, les épargnants doivent déclarer leurs créances dans les 2 mois suivant la publication au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC). En cas de non-respect de cette obligation, les plaignants sont déboutés.

Michel Guillaud, le président de l’association de consommateurs France Conso Banque, se montre néanmoins pessimiste, estimant que les espoirs de retrouver les fonds sont minces.

« On estime que la moitié des entreprises qui ont eu des prêts de la Financière de Garantie sera en défaut. Et on ne sait même pas si les entreprises débitrices continuent à rembourser les crédits à la Financière de Garantie qui existe toujours », indique-t-il.