L’inflation ralentit en France au mois de décembre à 5,9 %

D’après une estimation publiée mercredi par l’Insee, l’inflation a ralenti en France au mois de décembre 2022, sous l’effet de la baisse des prix du pétrole, de l’électricité et du gaz. L’accalmie devrait toutefois être de courte durée, avec un pic d’inflation attendu sur les deux premiers mois de l’année 2023.
 

Un ralentissement dû à la baisse des prix de l’énergie

Au mois de décembre, la hausse des prix à la consommation a atteint en France 5,9 % sur un an, contre 6,2 % en novembre, selon la dernière estimation de l’Insee. Ce ralentissement n’avait pas été anticipé, l’Insee prévoyant initialement une hausse de l’indice des prix à la consommation de 6,6 % sur un an pour la fin 2022.

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet de comparer la situation avec les autres pays européens, enregistre quant à lui une hausse de 6,7 % sur un an en décembre, contre +7,1 % en novembre.

Ce ralentissement de l’inflation est dû à la baisse des cours du pétrole, mais aussi au recul des prix du gaz et de l’électricité, en raison des niveaux élevés de stocks et des conditions climatiques favorables qui ont fait chuter la demande. Le recul des prix de l’énergie a permis de compenser la hausse toujours très forte des prix des produits alimentaires, qui ont augmenté de 12,1 %. Les prix des produits manufacturés et des services ont connu une progression plus limitée, respectivement de +4,6 % et +2,9 %.

L’inflation ralentit en France au mois de décembre à 5,9 %

 

Vers un pic d’inflation en janvier et février

Malgré le ralentissement enregistré en décembre, la France affiche désormais une inflation plus importante que d’autres pays de la zone euro, après s’être longtemps distinguée par une hausse plus contenue que chez la plupart de ses voisins. Elle passe notamment derrière l’Espagne, qui se limite à une hausse de 5,8 % selon l’IPCH, contre +6,7 % pour la France.

Et la situation n’est pas près de s’arranger dans l’Hexagone, avec un pic d’inflation attendu en janvier et février, alors que plusieurs autres pays européens semblent l’avoir dépassé.

Selon les projections de l’Insee, la hausse des prix pourrait atteindre 7 % en ce début d’année 2023, en raison de la disparition de deux dispositifs gouvernementaux :

  • d’une part, le bouclier tarifaire, qui limitait jusqu’ici à 4 % la hausse des prix de l’énergie, permet depuis le 1er janvier une hausse de 15 % ;
  • d’autre part, la remise de 10 centimes d’euro par litre de carburant a également pris fin, de même que la remise de 10 centimes supplémentaires dans les stations TotalEnergies.

« Nous envisageons une baisse de l'inflation dans le courant de l'année 2023 », a déclaré mercredi le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire au micro de France Inter (10 min 50).

 

 

Cette baisse devrait commencer à s’inscrire durablement à partir du mois de mars. Selon l’Insee, l’inflation devrait être de 5,5 % au mois de juin.

Du côté de la Banque centrale européenne, les taux devraient de nouveau être relevés en 2023, pour s’établir autour de 3,4 %. Une hausse qui reste inférieure à celle pratiquée par la Réserve fédérale américaine, dont les taux, négatifs avant le mois de mars, ont atteint en décembre 4,25 % et 4,50 %.