Immobilier : les Français profitent de conditions de prêt encore favorables

Les conditions de prêt sont particulièrement favorables à l’emprunt actuellement. Toutefois, la situation devrait rapidement changer. En effet, la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) s’attend à une « phase de turbulence » pour le marché immobilier et à une baisse nette de l’activité en fin d’année.

 

Les encours de crédits immobiliers explosent

Selon la Banque de France, les encours ont retrouvé leur niveau d’avant la crise sanitaire, avec une progression de 6,5 % ces derniers mois.

Cette tendance s’observe dans l’ensemble des établissements. Le Crédit Agricole a vu ses encours augmenter de 5,9 %, à 372,8 milliards d’euros. LCL, filiale du Crédit Agricole, connaît une dynamique encore plus forte, avec une hausse des encours de 9,2 %, à 96 milliards d’euros. De son côté, Crédit Mutuel Alliance Fédérale a enregistré une croissance historique à 248 milliards d’euros (+9,5 %). Même phénomène chez La Banque Postale dont les encours ont progressé de 5,5 % au 1er semestre, à 65,7 milliards d’euros. Enfin, malgré leurs parts de marché plus faibles, Société Générale et BNP Paribas ont aussi vu leurs encours progresser, respectivement de 4 % et 5,9 %.

Des conditions d’emprunt toujours attractives

Ces très bons résultats des banques s’expliquent par des conditions d’emprunt encore attractives avant une éventuelle hausse des taux de crédit immobilier. Pour ne pas voir leur projet tomber à l’eau, de nombreux ménages se sont rués sur le crédit immobilier au 2ème trimestre.

Selon les derniers chiffres de la Banque de France, les taux des prêts s’établissaient à 1,34 % en moyenne fin juin, contre 1,1 % au mois de janvier. La tendance s’est accélérée en juillet avec un taux moyen atteignant 1,68 %, comme le montre le Baromètre Crédit Logement / CSA dont les méthodes de calcul diffèrent de celles de la Banque de France. Malgré ce mouvement haussier, les taux de crédit immobilier se maintiennent à un niveau très bas et restent inférieurs à l’inflation. Conscients que cela ne durera peut-être pas, les Français profitent de ces conditions favorables.

Un marché immobilier incertain

Les avis des professionnels de l’immobilier divergent quant au niveau des taux d’intérêt en fin d’année. Alors que certains pensent que les balbutiements de l’économie pourraient redorer l’image de l’emprunt, la FNAIM table sur une augmentation continue des taux d’intérêt pour le 2ème semestre 2022 avec une baisse de 8 % à 10 % des volumes des ventes. La Fédération anticipe une poursuite de la hausse des prix à un rythme inférieur aux 7,5 % observés en 2021 et à l’inflation.

« En 2022, le pouvoir d’achat immobilier devrait baisser de 4,3 %, soit une baisse de 9,4 % sur 3 ans : après la hausse des prix, il subit la hausse des taux », explique Jean-Marc TORROLLION, Président de la FNAIM, dans un rapport du 28 juin 2022.

Ainsi, tout porte à croire que le mois d’août est le moment idéal pour emprunter.