Crédit Suisse renforce le contrôle des communications de ses salariés

Crédit Suisse a décidé de renforcer la surveillance des communications de ses salariés. Ces derniers sont désormais tenus de laisser l’établissement accéder à leurs échanges professionnels, même s’ils ont été émis depuis leurs smartphones personnels.

Les communications professionnelles surveillées par les établissements financiers

L’épidémie de Covid-19 et la généralisation du télétravail amènent les banques à vouloir surveiller davantage la diffusion des informations. Ainsi, d’après les informations du Financial Times, Crédit Suisse a demandé à ses salariés de permettre l’accès à leurs communications professionnelles, même lorsque celles-ci sont émises depuis leurs smartphones personnels.

Les traders et les banquiers employés par Crédit Suisse ne disposent pas d’un smartphone exclusivement réservé à un usage professionnel, mais peuvent bénéficier d’une offre spéciale, négociée par leur employeur, pour utiliser leur smartphone personnel dans le cadre de leur travail.

Les smartphones bénéficiant de cette offre vont désormais être davantage surveillés par Crédit Suisse, qui exige également de ses salariés que leurs messages professionnels considérés comme importants soient conservés.

Selon le Financial Times, ces exigences ne sont pas du goût de tous les salariés de la banque helvétique : certains se demandent comment cette surveillance sera concrètement mise en œuvre, et dénoncent une surveillance jugée intrusive. Deux points sur lesquels Crédit Suisse aurait, depuis, apporté des réponses.

Contrôler la divulgation des informations et lutter contre les risques de fraude

Crédit Suisse n’est pas le seul établissement financier à avoir décidé de renforcer le contrôle des informations diffusées par ses salariés.

Il y a quelques mois, la banque américaine JP Morgan a exigé que ses salariés, qu’ils soient banquiers, traders ou conseillers financiers notamment, conservent la trace des communications professionnelles émises depuis leurs smartphones ou ordinateurs personnels.

Les services juridiques de JP Morgan sont désormais en droit de demander à voir les appels et les messages des employés, y compris lorsqu’ils transitent par des services de messagerie instantanée comme WeChat ou WhatsApp.

Ces applications sont de plus en plus utilisées par les traders et les banquiers, surtout depuis le début de la crise sanitaire et la mise en place généralisée du télétravail. La porosité des espaces personnels et professionnels inquiète les établissements financiers, qui veulent éviter la divulgation d’informations sensibles et les risques de fraude.

Les grandes banques sont même allées jusqu’à interdire l’usage de la messagerie instantanée WhatsApp, considérée comme insuffisamment sécurisée, pour les communications professionnelles. Certains traders employés par les banques américaines Morgan Stanley ou JP Morgan en ont fait les frais, et ont été licenciés en 2020 pour avoir bravé cette interdiction.

Reste que le recours à ces applications est difficile à éviter, étant donné que de nombreux clients des banques sont les premiers à les utiliser.