Bilans carbone automatisés : un marché en pleine effervescence

Face à l’intérêt croissant pour les questions environnementales et à la réglementation s’imposant aux entreprises de plus de 500 salariés, les startups sont de plus en plus nombreuses à se lancer sur le marché des bilans carbone automatisés.

Le bilan carbone, une obligation légale pour certaines entreprises

Depuis quelque temps, on assiste à la multiplication de logiciels permettant aux entreprises de connaître leur bilan carbone grâce à l’analyse automatique de leurs données. Derrière ces logiciels SaaS (pour « Software as a Service » ou « logiciel en tant que service »), généralement proposés sous forme d’abonnement, se cachent des startups de plus en plus nombreuses.

On peut notamment citer Greenly, qui vient de lever 21,5 millions d’euros auprès de Energy Impact Partners et XAnge, ainsi que Traace, qui a vu le jour fin 2020 et vient tout juste de boucler une levée de fonds de 2,5 millions d'euros, mais aussi Carbo, Sweep ou Sami.

L’essor du marché des bilans carbone automatisés s’explique tout d’abord par l’intérêt croissant des consommateurs pour les questions environnementales, et la volonté des entreprises de communiquer sur leurs actions dans ce domaine pour se différencier de leurs concurrents.

Par ailleurs, les entreprises de plus de 500 salariés sont dans l’obligation légale de réaliser leur bilan carbone, ou bilan GES (bilan des émissions de gaz à effet de serre). D’ici 2024, les entreprises de plus de 250 salariés devraient elles aussi être soumises à cette obligation.

Les startups ont également su tirer profit d’une subvention de l’Ademe, l’agence de la transition écologique, en vigueur jusqu’à la fin de l’année dernière, qui permettait aux TPE et aux PME de bénéficier d’une prise en charge de leur bilan carbone à hauteur de 80 %, avec un plafond fixé à 5000 euros.

 

Bilan carbone automatisé : deux approches différentes

Pour mettre au point leurs logiciels dédiés aux bilans carbone automatisés, les startups reprennent différents standards méthodologiques déjà existants, comme la norme ISO14064, le GHG Protocol ou les méthodes de calcul élaborées par l’Ademe.

Pour autant, les bilans carbone automatisés ne remplacent pas la mise en place d’une véritable stratégie climat. Pour cela, les entreprises font appel à des cabinets de conseil en développement durable, auxquels les startups fournissant des logiciels pour les bilans carbone n’entendent pas se substituer.

Parmi les différentes startups spécialisées dans les bilans carbone automatisés, on distingue deux approches : une approche physique, qui prend en compte des données réelles et quantifiables comme la consommation en kilowattheure ou le nombre de kilomètres parcourus, et une approche monétaire, qui estime la quantité de gaz à effet de serre émise par un service ou un produit à partir de son prix.

Si l’Ademe considère que la méthode monétaire est moins précise, elle est parfois la seule envisageable, notamment lors du tout premier bilan carbone d’une entreprise.

Certaines startups mixent les approches, et la méthodologie s’affine à mesure que les jeunes pousses couvrent de nouveaux secteurs d’activité.