Australie : les néobanques se heurtent à la concurrence des banques traditionnelles

En Australie, les néobanques peinent à s’imposer face aux 4 grandes banques traditionnelles qui dominent le marché. Au cours des 2 dernières années, 3 des 4 néobanques australiennes existantes ont dû mettre fin à leurs activités.

La néobanque australienne Volt baisse le rideau

La néobanque australienne Volt est la troisième, sur quatre néobanques présentes sur le marché, à mettre la clé sous la porte en moins de deux ans. Avant elle, la néobanque Xinja avait mis fin à ses activités dès le début de l’année 2021, et la néobanque 86 400 avait quant à elle été rachetée par la National Australia Bank.

À compter du 5 juillet, Volt n’accepte plus les dépôts et rend la licence bancaire qui lui avait été accordée début 2019. Elle doit transférer les crédits en cours à d’autres établissements bancaires, et restituer à ses clients des dépôts d’un montant total de 100 millions de dollars australiens, sous la surveillance de l’APRA (Australian Prudential Regulation Authority), le régulateur australien.

 

La décision de Volt fait suite à l’échec de sa dernière levée de fonds, qui devait permettre à la néobanque de réunir 200 millions de dollars australiens, soit environ 131 millions d’euros.

Des investisseurs de plus en plus difficiles à attirer

Les néobanques australiennes ne sont pas les seules fintechs à rencontrer des difficultés croissantes pour lever des fonds. Partout dans le monde, les investisseurs se montrent plus prudents. La progression de l’inflation, la remontée des taux et la conjoncture incertaine les conduisent à privilégier les jeunes pousses les plus rentables, qui sont encore minoritaires.

En Australie, l’accès au capital-investissement, ou private equity, est encore plus restreint qu’en Europe et le marché bancaire est très concentré, ce qui complique davantage la tâche des fintechs en recherche de financements.

Par ailleurs, le marché bancaire australien est dominé par 4 banques traditionnelles : Commonwealth Bank of Australia, la National Australia Bank (NAB), ANZ et Westpac. Ce manque d’ouverture à la concurrence avait conduit l’APRA, en 2018, à faciliter les critères d’obtention des licences bancaires pour attirer de nouveaux acteurs.

Une décision qui n’a pas suffi à transformer le marché : pour l’heure, une seule néobanque, Judo, a réussi à poursuivre son activité malgré la perte de la moitié de sa valeur depuis son introduction en Bourse fin 2021.