3 défis majeurs pour l’assurance-vie en 2021

Les fonds en euros connaissent un réel afflux de la demande, plébiscités pour leur sécurité malgré des taux historiquement bas. Pour autant, dans le contexte actuel, les assureurs doivent rééquilibrer leur portefeuille au profit des contrats en unités de compte. Quelles sont les perspectives du marché à l’horizon 2021  ? Zoom sur les 3 défis majeurs de l'assurance-vie cette année.

1. Faire face à des taux durablement bas

En ce début 2021, les assureurs ne se précipitent pas pour annoncer les taux de rendement servis en 2020 pour leurs fonds en euros sécurisés. Il faut dire que cette performance s’érode chaque année. Après un taux moyen net de frais de gestion et avant prélèvements sociaux de 1,8 % en 2018, puis de 1,5 % en 2019, il faut s’attendre à une performance de 1,3 % en 2020, selon la Fédération française de l’assurance (FFA).

Pour le moment, les rémunérations les plus faibles ont été servies par :

  • le Crédit Agricole (0,65 % sur Predissime 9 série 2),
  • la Caisse d’Épargne (0,80 % sur Millevie Essentielle et Nuances 3D),
  • la Société Générale (0,75 %),
  • Groupama Gan Vie (0,90 %), CNP avec son contrat CNP One (0,85 %),
  • Allianz (0,80 %).

Aujourd’hui, les acteurs du marché ont de plus en plus de difficulté à rémunérer l’épargne de leurs clients tout en assurant la garantie du capital. Résultat : les épargnants sont contraints de prendre plus de risques pour obtenir des rendements attractifs.

2. Faire évoluer l’assurance-vie traditionnelle

De nombreux assureurs cherchent à faire évoluer les paramètres de leur contrat d’assurance-vie en euros. En 2019, l’encours de ces contrats s’élevait à 1 788 milliards d’euros, en hausse de 6 % sur un an.

Si les fonds euro remportent un franc succès auprès des Français, ils coûtent chers aux assureurs qui sont obligés de constituer des réserves pour être en mesure de restituer l’intégralité du capital aux assurés. Ainsi, pour mobiliser moins de fonds, certains se réservent désormais la possibilité d’imputer les frais sur le capital garanti. L’association CLCV l’a récemment souligné : les opérateurs glissent peu à peu d’une garantie sur le capital net de frais à une garantie sur le capital brut de frais, une disposition qui doit être clairement indiquée à l’assuré.

3. Promouvoir de nouveaux supports

Pour les raisons précédemment évoquées, nombre d’assureurs décident d’abandonner les fonds en euros et de promouvoir les contrats investis en unités de compte qui apportent un rendement plus élevé aux assurés. Ces contrats, également plus rentables pour les compagnies d’assurance, ne sont toutefois pas assortis d’une garantie en capital.

Pour inciter les épargnants à se tourner vers les UC, certains assureurs, comme Swiss Life et Allianz, n’hésitent pas à proposer des bonus de rendement ou à limiter leurs commissions. Ils mettent aussi en avant des supports investis dans l’immobilier ou assortis de labels d’investissement socialement responsables.