Des taux de crédits immobiliers à un niveau record

Alors que les taux d’intérêt moyens des prêts à l’habitat étaient déjà au plancher en août, plusieurs courtiers observent de nouvelles baisses en septembre. Les banques, pour faire face à l’explosion de la demande, mobilisent toutes leurs ressources, après un premier semestre intense.

Des taux à leur niveau le plus bas

En août, le taux moyen des crédits immobiliers s’est établi à 1,05 % (1,12 % dans le neuf, 1,06 % dans l’ancien). Après avoir reculé de 20 points entre juin 2020 et avril 2021, il a atteint son niveau le plus bas jamais constaté.

Depuis le début de l’année, les taux ont reculé, quelle que soit la durée d’emprunt. Les prêts sur 25 ans affichent la plus forte baisse (18 points de base). Actuellement, le taux moyen des crédits immobiliers varie de 0,87 % pour les prêts à 15 ans à 1,17 % pour les prêts à 25 ans.

Dans certaines régions, le cabinet Artémis Courtage relève même des taux à 0,60 % pour une durée de remboursement allant de 16 à 20 ans pour ceux ayant un excellent dossier et respectant les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), à savoir un taux d’endettement inférieur à 35 % assurance comprise et détenir un apport financier.

Un niveau de production record

La production de prêts à l’habitat a battu un nouveau record au cours des six premiers mois de l’année 2021, selon les données publiées en août par la Banque de France. En effet, les établissements bancaires ont accordé 110,7 milliards d’euros de crédits à l’habitat hors négociations durant cette période, soit 23 milliards d’euros de plus que l’an passé. Après un démarrage plutôt lent, avec un repli de 11 % sur un an sur la période janvier-février, le marché a repris un rythme soutenu au printemps. Sur le seul mois de juin, la production de prêts immobiliers atteint 21,3 milliards d’euros, un record historique.

Cette frénésie, qui s’explique notamment par la faiblesse des taux, impacte les chiffres d’activité du secteur. 2021 pourrait être une année record en nombre de transactions, à 1,16 million. Les banques sont d’autant plus enclines à octroyer des crédits que leurs marges augmentent, car malgré les taux bas, elles se financent à peu de frais. Pour pouvoir suivre le rythme, elles doivent néanmoins se réorganiser en mettant toutes leurs ressources disponibles à contribution. Dans certains réseaux, des spécialistes du crédit aux entreprises ont été sollicités pour répondre à la demande et des CDD ont été signés pour fournir des renforts.

Ainsi, de nombreux crédits immobiliers ont été accordés ces derniers mois. Toutefois, la Banque de France pourrait casser cette tendance en demandant aux banques d’être plus exigeantes sur certains critères. Des sanctions sont d’ores et déjà prévues pour les banques qui ne respecteraient pas les recommandations émises par le HCSF. Dès le 1er janvier 2022, celles-ci deviendront une norme juridiquement contraignante pour les établissements.