Suisse : les paiements en espèces reculent progressivement

D’après une enquête de la Banque nationale suisse, les paiements en espèces ont diminué depuis 2017, au profit des cartes de débit et de crédit. La pandémie de Covid-19 a joué un rôle dans cette transformation des usages, et a accéléré l’essor des paiements sans numéraire.

Le recul des espèces au profit de la carte bancaire

Les Suisses, qui ont longtemps été réticents à régler leurs achats autrement qu’en espèces, se tournent progressivement vers les paiements sans numéraire, notamment vers les cartes de crédit et de débit.

D’après les résultats d'une récente enquête de la Banque nationale suisse, alors que 70 % des paiements non récurrents se faisaient en espèces en 2017, leur part a reculé de manière significative et ne représente plus que 43 % des transactions non récurrentes en 2020.

Parallèlement, la part de paiements par carte de débit a augmenté, passant de 22 % en 2017 à 33 % en 2020, de même que la part de paiements par carte de crédit, qui est désormais de 13 % contre seulement 5 % en 2017. La majorité des paiements par carte bancaire se fait sans contact, un phénomène amplifié par la pandémie de Covid-19.

« La pandémie de Covid-19 a encore accéléré l’évolution de l’utilisation des moyens de paiement. Un tiers des personnes interrogées indiquent ainsi avoir modifié durablement leurs habitudes de paiement et régler davantage par carte à cause de la pandémie », a détaillé la Banque nationale suisse dans un communiqué de presse.

Quant aux applications de paiement mobile, elles ont également progressé même si leur utilisation reste minoritaire. En 2020, elles ont représenté 5 % du volume des transactions, et 4 % de leur valeur totale. 48 % des personnes interrogées ont déclaré être en possession d’une application de paiement mobile.

Les Suisses restent attachés au billet de 1000 francs

Contrairement à la plupart des autres pays industrialisés, qui délaissent progressivement les grosses coupures, les Suisses ont encore fréquemment recours aux billets de 1000 francs, soit 912 euros, pour régler des achats coûteux. Dans la zone euro, les billets de 500 euros ne sont plus émis depuis la fin du mois d’avril 2019, pour lutter contre le financement du terrorisme et les activités illégales.

A contrario, en Suisse, 40 % des sondés ont déclaré avoir été en possession d’un billet de 1000 francs au moins 1 fois au cours des deux dernières années, ce chiffre montant à 80 % pour les billets de 200 francs. Les billets de 200 et 1000 francs représentaient, fin 2020, 76 % du total des billets en circulation dans le pays. Ces coupures sont principalement utilisées pour régler des biens et des services.