Microentrepreneurs : des mesures de soutien jugées inadaptées par l'UAE

Selon François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs, les travailleurs indépendants et parmi eux, les microentrepreneurs, ne bénéficient pas d’un accompagnement adapté en cette période de sortie de crise.

Les microentrepreneurs fragilisés par la crise sanitaire

La France compte aujourd’hui 2,4 millions de microentrepreneurs (anciennement auto-entrepreneurs), contre 1,6 million au mois de mars 2020. Parmi eux, 35 % vivent exclusivement de leur microentreprise.

Sur l’ensemble des microentrepreneurs, ceux qui ont vu leur activité redémarrer suite aux confinements successifs et aux différentes vagues épidémiques n’ont pas retrouvé l’intégralité de leurs revenus d’avant-crise, mais seulement 40 % en moyenne.

Par ailleurs, nombreux sont ceux qui ont dû s’endetter pour surmonter temporairement les difficultés, et qui se retrouvent désormais confrontés à un risque de faillite personnelle doublé d’un risque de liquidation de leur microentreprise.

Or, les mesures mises en place par l’État pour soutenir les entreprises ne sont, selon François Hurel, président de l’Union des auto-entrepreneurs (UAE), pas adaptées aux microentrepreneurs.

En effet, les microentrepreneurs ne paient des charges sociales que lorsqu’ils déclarent un chiffre d’affaires. Lorsque le chiffre d’affaires est nul, comme cela a été le cas pour nombre d’entre eux au plus fort de la crise, l’absence de charges sociales rend non pertinentes les mesures d’exonération, de report et d’échéanciers de remboursement de ces charges.

Un plan de protection des indépendants attendu en juillet

L’Union des auto-entrepreneurs (UAE) propose une série de mesures pour permettre aux microentrepreneurs de remonter la pente.

Les microentrepreneurs enregistrent en moyenne 18 000 euros de chiffre d’affaires par an. Pour 30 % d’entre eux seulement, le chiffre d’affaires annuel atteint les 35 000 euros. Une aide mensuelle de 500 à 600 euros pendant 6 mois permettrait donc à la majorité d’entre eux, selon l’UAE, de passer la barre des 40 % de leur chiffre d’affaires.

Cette aide pourrait prendre la forme de formations, d’aides à la numérisation et autres prestations à même d’accélérer le développement de leur activité. L’UAE demande également à ce que les actions des créanciers soient suspendues pendant 6 mois, et estime que 1 % du plan de relance, sur une enveloppe totale de 100 milliards d’euros, devrait être réservé aux microentrepreneurs.

En juillet, le ministre en charge des PME Alain Griset doit justement présenter un plan visant à améliorer la protection sociale des travailleurs indépendants. L’occasion, peut-être, d’aborder la question des mesures d’accompagnement des microentrepreneurs après 15 mois de crise sanitaire.