Ledger lève 380 millions de dollars et devient une licorne

La fintech Ledger, spécialiste des portefeuilles sécurisés de cryptomonnaies, vient de lever 380 millions de dollars. Avec une valorisation dépassant 1,5 milliard de dollars, elle devient la 15ème licorne française.

Ledger et la sécurisation des cryptoactifs

Après Vestiaire Collective, Alan, Shift Technology et Back Market, la startup Ledger est la 5ème licorne française à voir le jour depuis le début de l’année 2021. Fondée en 2014, la fintech dirigée par Pascal Gauthier est une pionnière sur le marché des cryptomonnaies. Elle propose à ses clients des portefeuilles numériques, ou wallets, destinés à conserver et gérer leur cryptoactifs. Parmi ces wallets, on trouve notamment le Ledger Nano.

Ce portefeuille sécurisé permet de stocker les clés privées des cryptomonnaies. La clé privée est indispensable pour envoyer des fonds et doit donc être conservée précieusement. Le Ledger Nano se branche comme une clé USB et est en capacité, pour moins de 100 euros, de stocker les clés privées d’une vingtaine de cryptomonnaies. Depuis 2014, Ledger en a commercialisé 3 millions à travers le monde.

Profitant de l’attrait des cryptomonnaies, qui séduisent de plus en plus, et ceci dans le monde entier, Ledger vient de boucler une nouvelle levée de fonds, d’un montant de 380 millions de dollars. L’opération a été menée par 10T Holdings, un fonds d’investissement américain spécialisé dans les cryptomonnaies, avec la participation de Draper, de Korelya Capital, qui est le fonds d’investissement de l’ancienne secrétaire d’État au numérique Fleur Pellerin, et de La Financière Algache, appartenant au groupe Arnault.

Cryptoactifs : les banques françaises réticentes

La levée de fonds bouclée par Ledger contraste avec la réticence des banques françaises en matière de cryptoactifs. Pourtant, le cadre réglementaire mis en place par la loi Pacte début 2019 est favorable au développement des actifs numériques, grâce à sa souplesse et à la sécurité qu’il offre aux acteurs du secteur et aux investisseurs.

Ainsi, tous les prestataires de services en actifs numériques, qu’il s’agisse des différents intermédiaires, des conseillers en investissement ou encore des plateformes d’échanges de cryptoactifs, ont pour obligation de s’enregistrer auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Par ailleurs, les levées de fonds en cryptomonnaies, appelées Initial Coin Offerings (ICO) bénéficient également d’un cadre juridique incitatif via la délivrance de visas optionnels, sortes de labels attribués par l’AMF. Ce label devrait notamment permettre l’ouverture facilitée d’un compte bancaire. On note cependant qu’à l’heure actuelle, sur 50 projets, seuls 3 visas ont été délivrés.

De leur côté, les banques françaises se montrent très réticentes face à un possible essor des cryptoactifs. Les plateformes d’échange rencontrent de sérieuses difficultés pour ouvrir des comptes bancaires, et les particuliers sont quant à eux dissuadés de réaliser des transactions.

Malgré des discussions entamées fin 2020 entre la Fédération bancaire française (FBF), l’Association pour le Développement des Actifs Numériques (ADAN) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), la situation n’a pas évolué, pas plus que la position de la FBF.