Back Market : une levée de fonds ternie par le projet de redevance

Avec une levée de fonds de 276 millions d’euros et une valorisation à plus d’1 milliard de dollars, Back Market, spécialiste du téléphone reconditionné, fait son entrée dans le cercle fermé des licornes françaises. Pourtant, le projet de redevance pour copie privée sur les produits reconditionnés vient gâcher la fête.

Le projet de taxation des produits reconditionnés

Malgré une levée de fonds de 276 millions d’euros et son entrée dans le club des licornes françaises, ces startups valorisées à plus d’1 milliard de dollars, Back Market, spécialiste de la vente de produits électroniques reconditionnés, n’a pas le cœur à célébrer sa victoire.

L’entreprise s’oppose en effet au projet gouvernemental de taxation des produits reconditionnés au titre de la copie privée, qui aurait pour objectif de venir en aide au secteur de la culture en assurant une rémunération supplémentaire aux créateurs et aux éditeurs.

D’après le SIRRMIET, le syndicat interprofessionnel du reconditionnement et de la régénération des matériels informatiques, électroniques et télécoms, cette redevance aurait pour conséquence d’augmenter de plus de 10 % le prix de vente des téléphones reconditionnés. Selon Back Market, cette augmentation serait d’environ 14 euros par appareil reconditionné.

L’entreprise s’interroge sur la pertinence de la taxation de l’économie circulaire, alors que le gouvernement entend accélérer les choses en matière de transition écologique. D’après elle, il y aurait là une double injustice, à la fois pour les consommateurs, qui paieraient deux fois cette taxe (une fois sur le produit neuf et une fois sur le produit reconditionné), mais aussi pour les reconditionneurs, dont le modèle économique sera pénalisé par cette redevance.

« On a tenté par (à peu près) tous les moyens d’expliquer au législateur qu’il était sur le point de mettre en péril des centaines d’emplois partout dans l’hexagone et de couper les ailes à tout un pan de l’économie circulaire remade in France », déclare Back Market sur son blog.

Back Market poursuit son internationalisation

Pour poursuivre son développement et sécuriser son modèle économique, Back Market entend bien continuer son internationalisation. Fondée en 2014, l’entreprise compte aujourd’hui 480 salariés. Elle est présente dans 13 pays répartis sur 3 continents, et souhaite étendre sa présence à 6 pays supplémentaires d’ici fin 2021, dont la Corée du Sud.

Elle désire également développer de nouveaux services. Pendant les différents confinements qui ont rythmé l’année 2020 et le début de l’année 2021, l’entreprise a revu son fonctionnement pour permettre aux particuliers de continuer à recycler leurs anciens appareils sans avoir à se rendre dans les boutiques de reprise, celles-ci étant fermées pour raisons sanitaires.

Désormais, les personnes qui veulent faire recycler leurs appareils peuvent procéder intégralement en ligne, ce qui permet de limiter les contraintes et de multiplier les sources d’approvisionnement pour les reconditionneurs.

Par ailleurs, Back Market entend bien diversifier les produits reconditionnés proposés sur son site. Si l’on y trouve aujourd’hui une majorité de smartphones et beaucoup d’ordinateurs portables, l’entreprise souhaite à l’avenir inclure d’autres appareils, comme par exemple les robots de cuisine pour lesquels la demande est forte.