Crédit immobilier : quelles solutions en cas de difficultés de remboursement ?

Près d’un tiers des Français qui remboursent actuellement un prêt immobilier rencontreraient des difficultés de financement, selon une étude menée par Diffusis France pour Meelo. Ces difficultés sont souvent liées à une perte de revenus, une baisse d’activité, voire même une fermeture pour les travailleurs indépendants, les artisans et commerçants.

Reporter ou suspendre ses échéances

Parmi les solutions qui s’offrent aux Français faisant face à des difficultés financières, il y a le report des échéances. Il s’agit pour l’emprunteur de demander à la banque la suspension du remboursement des mensualités pendant une certaine durée. Plusieurs banques offrent cette possibilité sous conditions. Dans la plupart des cas, le report peut être mis en place après 24 mois de remboursement, pour une durée allant de 1 à 12 mois.

Pour obtenir une suspension des échéances, il faut en faire la demande auprès de l’établissement en précisant la durée du report souhaitée. Attention cependant, l’assurance de prêt ne peut faire l’objet d’un report et doit être systématiquement remboursée chaque mois.

Si le report ou la suspension des mensualités est une démarche entièrement gratuite, elle a néanmoins pour effet d’allonger la durée de remboursement du crédit et de générer des intérêts supplémentaires. Selon le courtier Vousfinancer, pour un prêt immobilier de 200 000 euros souscrit en 2018 à un taux de 1,5 % sur 20 ans, le fait de suspendre des mensualités de 965 euros hors assurance pendant 3 mois engendre un coût supplémentaire de 885 euros.

Moduler ses échéances

Si le report des échéances n’est pas possible, l’emprunteur peut demander à moduler ses échéances, une solution qui permet de réduire ses mensualités de 10 à 30 % dans la limite d’un allongement de la durée d’emprunt de 2 ans maximum.

La modulation des échéances n’est envisageable que si le contrat prévoit cette option en cas de perte d’emploi, de baisse de revenus ou d’accident de la vie, et après une période de remboursement variant de 12 à 24 mois selon les banques.

Cette possibilité revient moins cher que le report d’échéances pour le souscripteur puisqu’une grande part des mensualités sont versées. Par exemple, une modulation de 6 mois d’un crédit contracté il y a 2 ans à un taux de 1,5 % sur 20 ans génère un surcoût de 524,70 euros, précise Vousfinancer.

Regrouper ses crédits en un seul

Les ménages ayant souscrit plusieurs crédits immobiliers et/ou à la consommation peuvent opter pour le rachat de crédit. Cette technique consiste à rassembler plusieurs prêts en un seul afin d’obtenir une mensualité unique et réduite. Il est possible d’intégrer le financement d’un projet supplémentaire (acquisition d’un véhicule, réalisation de travaux…) dans le nouveau prêt.

Contrairement aux idées reçues, les taux proposés dans le cadre d’un rachat de crédit ne sont pas si élevés. Un propriétaire ayant un très bon profil peut espérer décrocher un taux compris entre 1,85 % et 2 % sur 25 ans.