Fraude à la carte bancaire : près d’un client sur trois n’est pas remboursé

Alors que les paiements en ligne et sans contact devraient augmenter de 20 % en 2021, l’UFC-Que Choisir révèle que les épargnants sont de moins en moins remboursés en cas de fraude. En effet, 30 % des victimes de fraudes n’ont pas été indemnisées par leur établissement cette année, contre 26 % l’année précédente.

Vers une hausse des cas de fraude à la carte bancaire

La fraude à la carte bancaire, une méthode qui consiste à débiter les comptes des consommateurs en détournant leurs moyens de paiement, concerne principalement les paiements en ligne et sans contact. Portés par le confinement, ceux-ci pourraient bondir de 20 % dès 2021, selon l’UFC-Que Choisir qui s’appuie sur le 4e rapport annuel de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement publié par la Banque de France, et s’accompagner d’une hausse proportionnelle des cas de fraude à la carte bancaire.

L’utilisation accrue de ces moyens de paiement dématérialisés n’est pas sans danger. Le paiement sans contact et le paiement à distance sont respectivement 2 et 17 fois plus fraudés que les transactions avec composition du code secret.

Les banques tentent d’échapper à leur obligation de remboursement

L’enquête réalisée par l’association met en lumière les manœuvres des banques pour tenter d’échapper à leur obligation de rembourser les sommes dues aux victimes en cas de fraude. Pour se justifier, les établissements bancaires invoquent des motifs reposant principalement sur des accusations de négligence. Pourtant, le plus souvent, cette raison n’est pas valable, car depuis le 14 septembre 2019, le recours aux codes SMS à usage unique utilisé comme moyen d’authentification sur Internet n’est plus considéré comme étant suffisamment sécurisé. Or, seuls 46 % des consommateurs sont équipés d’un « dispositif d’authentification forte », précise l’UFC-Que Choisir. Le rapport dressé par l’association souligne le retard des banques pour la sécurisation des transactions à distance et indique que les épargnants n’ont pas à payer au nom du retard technologique de ces acteurs.

Utilisation d’un mot de passe ou d’un système de reconnaissance digitale

Les épargnants devraient pouvoir utiliser un dispositif d’authentification renforcée lorsqu’ils favorisent les moyens de paiement à distance. La validation des transactions doit se faire à l’aide d’au moins deux des trois facteurs suivants : quelque chose qu’ils connaissent comme un mot de passe ou un code confidentiel, quelque chose qu’ils détiennent (une carte bancaire) et/ou quelque chose permettant de les caractériser de manière unique (une empreinte digitale).

Face aux accusations portées par l’association de consommateurs, la Fédération bancaire française (FBF) explique qu’une fois la fraude révélée par le client, « chaque banque s’organise pour apprécier la situation, selon les circonstances et le type de fraude, et assurer le traitement ». De son côté l’UFC-Que Choisir encourage les victimes à lui signaler toute fraude non indemnisée et demande aux pouvoirs publics d’instaurer un cadre juridique visant à sanctionner les manœuvres dilatoires des banques.