Crowdfunding : les prêts garantis par l’État ne séduisent pas

Depuis fin avril, les plateformes de crowdfunding, qui ont le statut d’intermédiaire en financement participatif peuvent, tout comme les banques, octroyer des prêts garantis par l’État. Le bilan est toutefois mitigé, et seuls les deux leaders français du secteur ont tiré leur épingle du jeu.

Financement participatif et garantie de l’État

Grâce à un amendement adopté par le Sénat le 22 avril 2020, les plateformes de financement participatif ont pu intégrer le dispositif d’octroi de prêts garantis par l’État.

Concrètement, elles continuent de servir d’intermédiaires entre prêteurs et emprunteurs, les prêteurs étant soit des particuliers, soit des investisseurs institutionnels, et les emprunteurs des PME. Mais désormais, l’argent prêté est garanti par l’État.

Ce dispositif devait permettre aux plateformes de crowdfunding de faire face à la crise sanitaire et économique. Avec le confinement, la plupart des PME avaient en effet mis leurs projets entre parenthèses, préférant reporter leurs demandes de financements.

De plus, la mise en place des prêts garantis par l’État, initialement octroyés uniquement par les banques, créait une concurrence de taille pour les plateformes de financement participatif.

Un bilan mitigé pour les plateformes de crowdfunding

Quelques mois plus tard, le bilan est mitigé. Les deux leaders français, Crédit.fr et October, ont été les principaux bénéficiaires de ce dispositif : pour October, les prêts garantis par l’État ont représenté pas moins de 95 % des dossiers de financement, et 40 % pour Crédit.fr.

Les retombées ont été en revanche beaucoup plus anecdotiques pour les autres acteurs du secteur. Ce bilan peu convaincant est en grande partie lié à la concurrence avec les banques, pour le moins déséquilibrée, puisque celles-ci proposent les prêts garantis par l’État à un taux de 0,25 % pour la première année, contre 2 % ou plus pour les plateformes de crowdfunding.

Par ailleurs, l’octroi de prêts garantis par l’État n’est guère intéressant financièrement pour les plateformes, qui ne peuvent réaliser de marge. L’enjeu est donc principalement de ne pas perdre en visibilité ni en crédibilité par rapport aux établissements bancaires.