Charges immobilières : les TPE/PME fragilisées

Près de 50 % des dirigeants de TPE/PME estiment la pérennité de leur entreprise « au moins potentiellement menacée », selon une étude réalisée par la CPME. La plupart envisagent de réduire leurs effectifs et certains songent à vendre leurs locaux, à déménager ou à renégocier les loyers.

Immobilier : les PME peinent à payer leur loyer

Les commerçants ne sont pas les seuls acteurs fragilisés face à la crise. Une enquête réalisée par la CPME auprès de 1 950 dirigeants de TPE/PME entre le 9 et 21 septembre 2020 révèle que les restrictions mises en place pour limiter la propagation du virus ont entraîné un ralentissement de l’activité cet été. En effet, aux mois de juillet et août, 53 % des chefs d’entreprise ont observé une baisse de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019. Cela s’est essentiellement traduit par une non-reconduction des contrats arrivant à terme et un report des investissements.

Malgré les dispositifs de soutien proposés par l’État (report des charges fiscales et sociales, PGE), 28 % des bénéficiaires estiment ne pas être en mesure de rembourser ces charges et 54 % le prêt garanti par l’État. Les entreprises doivent également faire face à leurs charges immobilières. Pendant la crise, près de 40 % des dirigeants n’ont pas payé de loyer. La plupart vont devoir régler cette dette prochainement malgré leurs finances fragilisées.

Les charges immobilières incitent les dirigeants à revoir leur stratégie

En juin, selon la CPME, 40 % des entreprises avaient payé leurs charges immobilières et plus de 20 % avaient obtenu un report de loyer. Pour y faire face, un grand nombre de dirigeants repensent leur stratégie immobilière.

Plusieurs solutions existent, à commencer par le « credit tenant lease », qui consiste pour la société à mettre en place un bail interne et à recevoir de la part d’un prêteur la valeur future des loyers sur une durée définie, tout en conservant la propriété du bien. Autre possibilité : réduire la surface des locaux. La pandémie a favorisé le télétravail, une pratique qui devrait entraîner une réaffectation différente des espaces ou une réduction des mètres carrés.

Les salariés, eux, veulent de l’hypercollaboration, c’est-à-dire un environnement de travail totalement modulable. La crise du Covid-19 a amplifié la tendance visant à réduire les espaces individuels au profit du collaboratif. Toutefois, ces aménagements ne répondent pas à tous les besoins. Des professionnels indiquent recevoir plus de demandes en faveur des bureaux individuels et des espaces extérieurs. Ainsi, face à ces divergences, les concepteurs devront s’adapter en réalisant des bureaux toujours plus flexibles.

Par conséquent, le Covid-19 et les mesures instaurées pour freiner la propagation du virus incitent de plus en plus de dirigeants à repenser leur stratégie immobilière, voire même à se séparer de leurs locaux.