Crédit immobilier : les autorités maintiennent leurs recommandations

Les règles imposées aux banques par le régulateur vont rester en place pour les prêts à l’habitat. Depuis fin 2019, le Haut conseil de stabilité financière (HSCF) recommande aux établissements de ne pas octroyer de crédits immobiliers avec un taux d’endettement supérieur à 33 % ni sur une durée de remboursement supérieure à 25 ans.

La production de crédit immobilier s’est redressée

Le Haut conseil de stabilité financière s’est réuni en septembre pour faire le point sur l’impact du Covid-19 sur le marché immobilier. Son constat ne l’a pas incité à revoir ses recommandations du 20 décembre dernier. En effet, l’autorité relève que la production de crédit immobilier s’est redressée au cours des derniers mois après la baisse enregistrée pendant le confinement. Dans un communiqué, le HCSF précise également que « les taux sur les crédits immobiliers restent à un niveau proche de leurs plus bas historiques ». Aujourd’hui, il est possible d’obtenir un crédit immobilier à 0,95 % sur 10 ans, à 1,15 % sur 15 ans et à 1,30 % sur 20 ans.

Pour rappel, depuis fin 2019, il est recommandé aux établissements prêteurs de limiter les durées de crédit immobilier à 25 ans et de ne pas dépasser le taux d’endettement de 33 %. La plupart des banques ont tenu compte de ces restrictions et ont durci les conditions d’accès au crédit. Conséquences : l’année 2020 connaît une baisse rapide et inhabituelle de la durée des prêts (5 mois de moins depuis décembre en moyenne) et le niveau de l’apport personnel a fortement augmenté, à plus de 9 % en janvier en glissement annuel.

De plus en plus de ménages excluent du crédit

Les recommandations du HCSF seront réévaluées en décembre prochain. Le régulateur pourra disposer d’un suivi détaillé et faire une première analyse des conséquences de ces mesures en s’appuyant sur les premières déclarations des établissements de crédit qui seront reçus par l’Autorité de contrôle prudentiel (ACPR) dans les semaines qui viennent.

En attendant, les courtiers s’inquiètent et estiment que ces critères restrictifs ont un impact réel sur le marché entraînant de plus en plus de refus de dossiers. Dans ces conditions, l’apport personnel fait souvent la différence. Effectivement, à salaire égal, ceux qui ont la possibilité de puiser dans leur épargne peuvent emprunter moins et réduire leur endettement. La plupart des banques exigent désormais un apport personnel d’au moins 10 %. Cette somme est perçue comme une couverture supplémentaire en cas de défaut de remboursement. Pour se protéger encore davantage, les prêteurs n’hésitent plus à demander des estimations, notamment dans le cas d’un prêt relais ou si le montant emprunté est important. Reste à savoir si un léger assouplissement des critères d’octroi de crédit sera constaté d’ici la fin de l’année, les banques commençant à prendre en compte leurs objectifs commerciaux pour 2021.