Les banques américaines autorisées à gérer les crypto-monnaies au nom de leurs clients

Les banques américaines peuvent dorénavant proposer des comptes en bitcoin à leurs clients, professionnels ou particuliers. Le régulateur bancaire, l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), affirme que cette fourniture de services de garde devises cryptographiques n’est qu’une étape supplémentaire et naturelle du rôle des banques alors que la numérisation gagne progressivement du terrain.

Répondre aux besoins des clients

Jusqu’à maintenant, seules les plateformes de crypto-monnaies étaient autorisées à stocker ces actifs. Toutefois, dans un communiqué publié le 22 juillet 2020, le Bureau du contrôleur de la monnaie a donné le feu vert aux banques nationales pour assurer la conservation et la gestion des crypto-devises au nom de leurs clients.

Cette décision intervient pour faire face à la demande croissante de création de comptes en bitcoin. Selon une étude citée par le régulateur, 40 millions de consommateurs utilisent les crypto-monnaies, soit 10 % de la population. L’OCC estime que les missions des banques doivent également consister à détenir, pour le compte du client, les clés de chiffrement qui attestent leur possession.

Un service de garde et de dépôt

Depuis leur création, les banques proposent un service de dépôt permettant à leurs clients de placer leur argent dans des coffres. Elles sont aussi habilitées à fournir et à gérer des moyens de paiement, à proposer des services d’investissement (comptes épargne, livrets, assurances-vie…). Certaines proposent un service de garde qui concerne des actifs différents des produits qu’elles proposent (titres de propriété, objets précieux, or…).

Selon l’Office of the Comptroller of the Currency, en fournissant des services de garde de devises cryptographiques et en détenant les clés uniques associées à ces devises, les établissements bancaires sont en phase avec ces deux piliers.

Enfin, l’implication des banques dans la gestion des crypto-monnaies pourrait réduire les tentatives de piratage qui visent les plateformes d’échange. En 2019, Binance, l’une des plateformes les plus populaires, a par exemple été victime d’un hack massif de 42 millions de dollars en bitcoins. Même si celle-ci s’est engagée à couvrir les pertes à l’aide de son fonds SAFU (Secure Asset Fund for Users), les dépôts et les retraits ont été suspendus pendant une semaine.

Une liberté laissée sur le choix de la technique de détention des clés cryptographiques

Dans sa lettre, le régulateur bancaire précise que les banques ont le choix entre : recevoir une copie de la clé du client afin que ce dernier puisse en avoir également la possession, ou détenir la seule clé de l’investisseur. La banque pourra ainsi gérer le compte en bitcoin de son client en suivant ses instructions.

L’OCC indique néanmoins la nécessité d’instaurer « des procédures d'audit spécialisé pourront être nécessaires pour garantir l'efficacité des contrôles de la banque en matière de conservation numérique ».