Une nouvelle baisse des taux de crédit immobilier en mai

D’après les chiffres de mai publiés par la Banque de France, la baisse des taux immobiliers se confirme après une hausse au mois d’avril. Cette baisse pourrait signer le redémarrage du secteur.

Pas de remontée des taux en vue

Les taux des crédits immobiliers avaient grimpé pendant le confinement et sont désormais à la baisse : de 1,19 % en mars, ils étaient passés à 1,31 % en avril et sont redescendus à 1,25 % en mai.

Pour la Banque de France, cette hausse transitoire s’explique par le pourcentage élevé de renégociations, qui ont représenté 50 % des prêts en avril contre seulement 28 % en mars. Si les renégociations permettent de faire baisser le taux de l’emprunt initial, le taux obtenu est tout de même supérieur à la moyenne du marché et donc à celui des nouveaux prêts.

Parallèlement à cette augmentation des renégociations, les nouveaux crédits ont été rares, les potentiels acheteurs ayant préféré mettre leurs projets en suspens durant la période de confinement. Les nouvelles demandes de crédit avaient ainsi chuté de 72 % durant les trois premières semaines de confinement.

Si la stabilisation des taux semble signer la reprise, le secteur immobilier reste toutefois prudent.

Une reprise en demi-teinte

En dépit de ces signaux encourageants, les professionnels de l’immobilier restent sur leurs gardes. Tout d’abord, la part des renégociations reste importante, de l’ordre de 32 % en mai, ce qui peut contribuer à biaiser légèrement les taux réels. Ensuite, la crainte de licenciements massifs en septembre est bien présente et conduit le secteur à redoubler de prudence.

Par ailleurs, en raison des recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) en matière d’octroi de crédit immobilier, les banques sont de plus en plus exigeantes quant aux profils retenus. Ainsi, les ménages doivent non seulement être solvables, mais bénéficier d’un apport important, de l’ordre de 10 % actuellement contre seulement 3 % en 2019.

Il est toutefois permis d’espérer : les demandes de crédit immobilier ont retrouvé leur niveau d’avant-confinement. De plus, les spécialistes estiment peu probable une augmentation des taux sur les prêts de moins de 20 ans : les banques ont besoin de rattraper leurs objectifs et les crédits immobiliers sont leur produit d’appel.