Les néobanques cherchent encore à être rentables

Les néobanques sont-elles condamnées à ne jamais être rentables ? En 2018, une première étude sur les banques en ligne menée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution s’était déjà penchée sur la question. Deux ans plus tard, peu de changements ont été constatés. Détails.

2 millions de clients conquis en 2019

Selon une nouvelle enquête réalisée en 2019 par l’ACPR auprès d’une quinzaine de néobanques, les résultats nets publiés par ces acteurs restent globalement négatifs après plusieurs années d’exercice. « Seul un nombre encore très limité d’établissements parvient à dégager des marges bénéficiaires », note le superviseur dans son étude.

Les coûts d’acquisition des clients restent élevés. Cela s’explique par la gratuité des services de base proposés et les primes versées lors de l’ouverture d’un compte (80 euros en moyenne). Cette stratégie coûteuse a néanmoins permis aux néobanques de multiplier par 2,5 le nombre de comptes ouverts en seulement 2 ans. Au total, en 2019, ces startups ont conquis près de 2 millions de clients, soit une hausse de 75 % par rapport à l’année précédente.

L’étude souligne que le produit net bancaire (PNB) stagne voire diminue lorsqu’il est rapporté au nombre de clients. En 2018, le PNB par client s’établissait ainsi à 99 euros en moyenne, après avoir atteint 106 euros en 2016 et 101 euros en 2017. Une très légère amélioration de la rentabilité est constatée chez certains acteurs. Celle-ci s’explique principalement par une baisse des coûts liée à l’amortissement d’investissements initiaux importants et par l’augmentation du nombre de clients.

Un marché très concentré

Le marché des néobanques regroupe les acteurs nés avec le développement d’Internet (ING, Fortuneo, Boursorama Banque…), ceux adossés à un réseau physique d’agences bancaires (Hello Bank, BforBank), ceux combinant une offre en ligne avec une distribution des produits et une partie de la relation client s’appuyant sur un réseau physique non bancaire à l’image de Nickel ou d’Orange Bank, les pures players mobiles comme N26. Pour se démarquer sur un marché très concentré, les néobanques tentent d’appâter les utilisateurs avec des primes de bienvenue attractive et/ou de diversifier leurs offres et fonctionnalités.

Ces nouveaux acteurs gagnent peu à peu la confiance des consommateurs et entrent dans leurs habitudes de la banque au quotidien. Dans cet environnement ultra-concurrentiel, leur viabilité dépend de deux principaux leviers : leur capacité à acquérir de nouveaux clients et à les conserver, la nécessité de les transformer en clients actifs. À côté de la rentabilité, l’ACPR suggère aux néobanques de « faire évoluer leur offre de façon à répondre à l’évolution des besoins des clients et à la concurrence croissante des BigTechs, ainsi qu’à celle des plateformes digitales mobiles » qui offrent plusieurs services et produits bancaires et financiers sur un seul et même support.