Le Crédit Agricole triple ses provisions pour faire face à la crise du Covid-19

Tout comme Société Générale et BNP Paribas, Crédit Agricole est lourdement pénalisé par la crise sanitaire. Mais malgré l’envolée de ses provisions, Philippe Brassac, directeur général de CASA, cherche à rassurer en indiquant que le groupe a « la certitude » qu’il absorbera le « coût du coronavirus tel qu’il se présente aujourd’hui ».

Un résultat net en recule de 18 % sur un an

Crédit Agricole SA a dévoilé ses résultats trimestriels ce 6 mai montrant l’impact de la crise du Covid-19 sur ses activités. Dans le détail, CASA a vu son coût du risque tripler pour atteindre 621 millions d’euros au 1er trimestre 2020, contre 255 millions d’euros à la même période l’année dernière. En incluant les caisses régionales, ce montant grimpe à 930 millions d’euros, contre 281 millions d’euros précédemment.

Cette hausse du coût du risque est principalement liée à celle des provisions réalisées à titre préventif sur des encours sains. Celles-ci ne reflètent pas des problèmes de remboursement de crédits, mais une anticipation des risques futurs, précise la banque. Reste que le bénéfice net a été largement entamé par ces provisions supplémentaires. En effet, sur les trois premiers mois de l’année, il a reculé de 18,1 % sur un an, à 652 millions d’euros. Ces chiffres restent cependant supérieurs à ceux anticipés par les analystes interrogés par FactSet qui s’attendaient à une baisse de 36 % du résultat net. Les revenus sont également supérieurs aux attentes, le produit net bancaire (PNB) ayant progressé de 7,1 % sur un an, à 5,20 milliards d’euros alors que les analystes tablaient sur un PNB de 4,956 milliards d’euros.

Les revenus de Crédit Agricole SA ont essentiellement été tirés par sa banque de financement et d’investissement (BFI) où ceux-ci ont progressé de 18 %. Il faut dire que cette activité est beaucoup moins volatile et réduit l’exposition de la banque aux dislocations de marché.

CASA prêt à parer au choc du coronavirus

Avec des provisions qui ont presque été multipliées par trois et ses activités de BFI qui ont peu souffert de la tempête sur les marchés financiers, la banque verte se dit prête à faire face aux conséquences de la crise du Covid-19. « Le Crédit Agricole a toute la capacité à la fois pour absorber l’impact du Covid-19 en termes de coût du risque et pour assurer l’opération de pontage de l’économie », a indiqué Philippe Brassac, lors d’une conférence téléphonique.

Si le dirigeant de Crédit Agricole SA ne fournit pas de projection annuelle chiffrée, il met donc l’accent sur l’action du groupe dans « l’opération de pontage de l’économie» menée par les banques françaises pour traverser la crise.