Les banques ne veulent pas recourir au chômage partiel

Dans le contexte de crise sanitaire actuelle, l’État a décidé de permettre aux entreprises mises en difficulté par la pandémie de recourir au dispositif de chômage partiel. Les banques, qui sont considérées comme des opérateurs d’importance vitale (OIV), s’étaient engagées à ne pas solliciter cette aide. Toutefois, la conversion des arrêts maladie en chômage partiel pourrait changer la donne.

Les salariés en arrêt pour garde d’enfants basculent vers le chômage partiel

En avril, le gouvernement a annoncé une mesure visant à simplifier les relations entre les entreprises et les assureurs, mais surtout à alléger la facture de certains arrêts de travail liés au confinement. En effet, depuis le 1er mai, les salariés du secteur privé en arrêt de travail pour garder leurs enfants sont placés en chômage partiel. Cette annonce s’applique également aux femmes enceintes et aux personnes atteintes d’une maladie chronique. C’est une bonne nouvelle à la fois pour les salariés concernés qui pourront être mieux indemnisés ainsi que pour les assureurs qui avaient fait savoir qu’ils n’étaient pas prêts à couvrir les arrêts délivrés au titre de la garde d’enfants.

Dès le début de la crise, les banques françaises avaient assuré qu’elles ne solliciteraient pas les aides proposées par l’État. En plus de ne pas faire jouer le mécanisme de chômage partiel, les dirigeants de certains établissements bancaires et notamment du Crédit Agricole ont décidé de renoncer à la moitié de leur rémunération variable due au titre de l’année 2019.

Cependant, cette nouvelle mesure concerne potentiellement de nombreux salariés. Frédéric Guyonnet, le président principal syndicat de la profession, SNB/CFE-CGC, précise que près de 50 000 salariés ont déjà posé des arrêts maladie pour « garde d’enfants ou situation de vulnérabilité ». Ainsi, des disparités demeurent pour le moment entre les établissements qui indemnisent leurs employés à 100 % et ceux qui inscrivent la mention « chômage partiel ».

Les banques françaises privilégient le télétravail

Pour assurer la continuité de leurs services, les banques recourent massivement au télétravail. La Société Générale a fait en sorte que 50 000 salariés basés en Europe de l’Ouest accèdent à distance à leur poste de travail. Cette décision s’est évidemment accompagnée d’un renforcement des procédures de sécurité informatique. Son SOC (Security Operations Center) et son CERT (Computer Emergency Response Team) redoublent de vigilance pour identifier de potentielles attaques.

De leur côté, les équipes du Crédit Agricole ont également dû passer en télétravail de manière très rapide en créant 1 500 postes nomades. Près de 35 % des salariés de la banque sont désormais en télétravail. La plupart des services sont proposés à distance, y compris la signature d’offres de prêt et d’assurance.

Pour plusieurs banques, il est évident que le télétravail restera d’actualité dans les prochains mois afin de limiter la propagation du virus.