Quel avenir pour les agrégateurs de comptes bancaires ?

Ces dernières années, le nombre d’applications de coaching budgétaire a grimpé en flèche. Depuis l’entrée en vigueur de la DSP2, le partage de l’information bancaire via les API des banques est plus simple et sécurisé. Malgré cette directive, les agrégateurs de comptes ne rencontrent pas le succès escompté.

Des fonctionnalités et des outils de gestion encore peu connus

Les agrégateurs de comptes proposent à leurs clients de rassembler au sein d’une interface unique l’ensemble de leurs comptes bancaires, de paiement comme d’épargne. L’objectif : aider les utilisateurs à mieux gérer leur budget. Ces nouvelles applications se substituent à celles des banques proposant moins de fonctionnalités. Les clients peuvent accéder à plusieurs services tels que : la catégorisation des dépenses, des alertes personnalisées, des soldes prévisionnels, l’historique de toutes les transactions, des récapitulatifs et graphiques explicites. Pour en bénéficier, il suffit de télécharger l’application choisie, de renseigner les coordonnées des comptes bancaires à intégrer. Il est ensuite possible de les consulter en fournissant un seul et même mot de passe.

Les agrégateurs les plus connus sur le marché sont Linxo, nouvelle propriété du Crédit Agricole, Bankin’, comptant plus de 4 millions d’utilisateurs, Yolt by ING, Max du groupe Crédit Arkéa, LaFinBox. Malgré les nombreux partenariats stratégiques conclus avec les banques, les services offerts par les agrégateurs de compte restent encore peu connus.

Quelles perspectives à long terme ?

Une étude menée par Square en 2019 révèle que 55 % des 18-24 ans connaissent les services proposés par les agrégateurs de comptes, contre 7 % chez les 25-34 ans et 1 % seulement chez les 25-49 ans. Cette méconnaissance de la fonctionnalité d’agrégation de comptes s’explique par le fait que 67 % des utilisateurs sont mono-bancarisés. Or, dans cette situation, le recours à ces outils n’a pas d’intérêt. Il ressort également de cette étude que l’application la plus connue et utilisée est « Gérer mes comptes » (23 % de notoriété assistée), suivie de Bankin’ (19 %), Linxo, Nestor et Moneyboard (8 à 10 %).

L’entrée en vigueur de la DSP2 a renforcé la protection des agrégateurs de comptes en prévoyant la mise en place de ponts sécurisés pour le partage des données. De leur côté, les banques doivent ouvrir à des tiers une partie de leurs systèmes d’information en organisant des phases de tests avec les futurs consommateurs des API. Les agrégateurs de comptes n’ont pas encore tiré profit de cette réglementation. Ces outils n’en sont encore qu’au début de leur performance technologique.

Pour se démarquer, ces acteurs proposent de nouveaux modèles de tarifications et élargissent leur catalogue de fonctionnalités. Dans les prochaines années, l’Intelligence Artificielle devrait permettre d’optimiser les cas d’usage en anticipant par exemple des soldes débiteurs ou en informant les clients d’un mouvement bancaire inhabituel. Ces services ultra-personnalisés devraient contribuer à l’essor des applications de coaching budgétaire.