HSBC France met en vente sa banque de détail

HSBC envisageait de vendre sa banque de détail en France. C’est aujourd’hui chose faite par l’intermédiaire de Noel Quinn, le directeur général par intérim de la banque britannique, qui a estimé la situation inacceptable et souhaite apporter du sang neuf au groupe britannique.

Des pertes nettes en 2018 et 2019

Arrivée sur le marché du détail en 2000 avec le rachat du Crédit Commercial de France (CCF), HSBC possède aujourd’hui environ 250 agences dans tout l’hexagone pour près de 800 000 clients. Toutefois, à cause de conditions défavorables sur la place des marchés financiers (Brexit, taux bas...), le pôle retail de la banque a enregistré une perte de 55 millions d’euros en 2018. Elle avait alors annoncé son intention de supprimer 4 000 emplois, soit près de 2 % de son effectif total. Mais, en août 2019, lorsque HSBC s’est séparée de son directeur général John Flint et a nommé Noel Quinn comme directeur général par intérim, une autre décision a vu le jour, celle de vendre la banque de détail d’HSBC France. En 2019, HSBC France a annoncé une nouvelle perte nette, cette fois-ci de 39 millions d'euros.

Le manque de rentabilité est la raison majeure justifiant cette volonté. Au-delà d’un grand projet de restructuration ayant pour but de réaliser davantage d’économies, on estime que ce serait près de 35 000 emplois in fine qui seraient supprimés au sein du groupe britannique.

Qui pour racheter la banque de détail HSBC France ?

Environ 800 000 clients et 5 000 salariés en France, 250 agences et de 7 à 15 milliards d’euros d’actifs, les enjeux sont de taille, sans compter la banque de particuliers, la banque privée et l’assurance qui comptabilisent jusqu’à 10 millions d’euros d’actifs/client et une partie de la banque de PME qui représente jusqu’à 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Acheter une banque en dur, c’est acheter du passif. Il faut prendre en compte des frais de restructuration. Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, le groupe Crédit Agricole ou encore la BPCE et BNP Paribas ont déclaré ne pas être candidats à un tel rachat. De nombreuses banques estiment qu'il s'agit d'une transaction qui relève du passé et que cela ne va pas contribuer à moderniser leur réseau. Aujourd’hui, seules la Banque Postale et la Société Générale sont candidat et auraient proposé un prix très faible.

L’autre gros enjeu du rachat de la banque de détail est social. De nombreuses banques ont déjà engagé des plans de diminution d’effectifs et devront ainsi accueillir des milliers de nouveaux employés, sachant que par ailleurs la masse salariale n’est pas bien définie.