Les néobanques poursuivent leur essor et deviennent des banques challengers

Stéphane Dehaies, associé chez KPMG France, vient de publier la nouvelle édition de l’étude « Panorama des néobanques en France », en partenariat avec Ipsos. Le bilan est clair : les néobanques poursuivent leur essor, aussi bien en Europe qu’à l’international, avec pas moins de 3,5 millions de clients actifs en France fin 2019.

Un développement à l’international

Il existe aujourd’hui 18 néobanques en France, qui s’adressent soit aux particuliers, soit aux professionnels et aux entreprises, ou bien encore aux deux cibles. Sept nouveaux acteurs sont apparus sur le marché en 2019 : Monese, Xaalys, Holvi, Ma French Bank, Kard, PayKrom et Pixpay. Six autres devraient bientôt faire leur apparition.

Certaines néobanques, bien installées en France, sont parties à la conquête de l’Europe ou d’autres continents. Parmi les néobanques s’adressant aux professionnels, on note une internationalisation de Anytime qui s’est déployée dans plusieurs pays européens.

Transfer Wise, qui s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, s’est implantée sur quatre continents : en Europe, mais aussi en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Asie et en Océanie. Elle est présente en tout dans 24 pays et compte à ce jour 6 millions d’utilisateurs.

De nombreux partenariats pour une meilleure expérience client

Les néobanques, à la différence des banques traditionnelles, ne cherchent pas à toucher toutes les cibles. Elles se concentrent sur un segment de la clientèle, et proposent une stratégie low cost en misant l’essentiel sur l’offre de banque au quotidien. Elles réalisent donc des économies et peuvent ainsi proposer des tarifs moins élevés que les banques traditionnelles.

Les néobanques étendent en parallèle leur offre en mettant en place des partenariats avec des acteurs du secteur financier (assurances, financement), mais aussi non-financier (voyages, programmes de fidélité). Ainsi, les partenaires viennent compléter l’offre bancaire et offrent une excellente expérience client à moindre coût.

Comme l’écrit Stéphane Dehaies dans son rapport, « les nouveaux entrants du paysage bancaire gagnent peu à peu la confiance des consommateurs et entrent dans leurs habitudes. Ils ne sont désormais plus l’apanage de clients “précurseurs”, toujours à l’affut de services innovants. » Les clients des néobanques se diversifient et ne sont plus seulement les millenials, à savoir les 18-30 ans. Les plus de 45 ans sont également intéressés, mais privilégient les néobanques qui disposent d’un réseau physique.

Une concurrence féroce entre banques et néobanques

Face à la diversification de leurs clients, les néobanques se retrouvent donc en concurrence directe avec les banques en ligne. Celles-ci, de leur côté, tentent de lancer des offres attrayantes pour les millenials, comme l’ont fait Boursorama avec Ultim ou encore Fortuneo avec Fosfo, deux offres qui proposent des paiements et des retraits gratuits à l’étranger et des cartes sans frais de tenue de compte.

Le nouveau défi des néobanques est donc de conserver leur modèle initial tout en enrichissant leur offre de services bancaires, afin d’acquérir et de fidéliser une clientèle avec un revenu moyen plus important. Selon le rapport publié par Stéphane Dehaies et Ipsos, ces clients sont prêts à faire de leur néobanque leur banque principale si celle-ci leur propose davantage de services bancaires.