16 grandes banques de la zone euro viennent de donner le coup d’envoi du projet de paiement européen interbancaire (EPI). Objectif : proposer un moyen de paiement européen indépendant reposant sur une carte bancaire, un portefeuille numérique et des solutions de paiement de personne à personne.
Apporter des avantages concrets aux consommateurs et aux commerçants européens
En projet depuis 2018, l’initiative européenne des paiements a été officiellement lancée le 2 juillet 2020 par 16 banques dont 6 françaises (notamment BNP Paribas, Société Générale et le Crédit Agricole).
Ce projet consiste en la mise en place d’un système européen reposant sur plusieurs produits : une carte bancaire nouvelle génération, un portefeuille (wallet), le virement instantané et des solutions de paiement « peer-to-peer ».
Plus concrètement, EPI permettra aux commerçants européens de bénéficier d’une solution de paiement transparente et compétitive. Aujourd’hui, près de la moitié des transactions de paiement de détail en Europe se font en espèces.
Ce nouveau système aura également un impact pour les clients des banques qui, à terme, n’auront par exemple plus besoin de rentrer leur numéro de carte bancaire ou leur adresse de livraison sur Internet. EPI s’inscrit dans une époque où les consommateurs se détournent massivement des pièces et des billets. Cette tendance s’est d’ailleurs renforcée depuis le début de la crise du Covid-19 qui les a incités à utiliser davantage leur carte de paiement pour limiter les risques de propagation du virus.
Soutenir la stratégie numérique européenne
EPI sera un soutien pour les institutions publiques européennes et les autorités nationales. En effet, les solutions de paiement numériques actuellement proposées en Europe sont fragmentées et ne permettent pas aux citoyens de payer digitalement partout. Le projet vise ainsi à faire converger l’écosystème européen des paiements des établissements bancaires, commerçants et prestataires de services de paiement.
Sa mise en œuvre se traduira dans les prochains mois par la création d’une société intérimaire à Bruxelles qui définira la finalisation de la feuille de route technique et opérationnelle, et le lancement des travaux nécessaires pour parvenir à la meilleure expérience utilisateur possible. Chaque banque évaluera les réalisations de cette société intérimaire avant de souscrire à la structure d’entreprise finale d’EPI.
Les acteurs du marché européen, banques et prestataires de services de paiement tiers ont jusqu’à la fin de l’année pour rejoindre l’initiative EPI. L’entrée en phase opérationnelle est prévue à l’horizon 2022. D’ici là, les participants devront s’accorder sur les investissements prévus. Si pour le moment, le budget exact n’est pas connu, il est estimé à plusieurs milliards d’euros. « Il s’agit d’un investissement privé porté par les banques », précise Carlo Bovero, spécialiste des paiements chez BNP Paribas.