Du 19 au 23 juin se déroule partout en France, la semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail. Pour sa 20e édition, la formule « conditions de travail » a été ajoutée afin d’insister plus particulièrement sur l’amélioration des conditions dans lesquelles est réalisé le travail. L’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), établissement public créé en 1973, est à l’origine de cette semaine de réflexion et d’échanges permettant aux entreprises d’améliorer le bien-être de leurs salariés. C’est le moment idéal pour relâcher la pression, se détendre et rebooster ses troupes. Ateliers ludiques, interactifs, conférences, webinaires, débats… chaque année un thème particulier est choisi.
En 2023, il est question de transition et travail, à savoir : quel est l’impact des transitions écologiques, numériques et sociétales sur le travail ? La mise en place des diverses interventions adaptées aux besoins des employés de l’entreprise nécessite une certaine préparation. Il est grand temps pour les responsables RH de se pencher sur les tendances actuelles. L’objectif de la semaine de la QVT a toujours été d’améliorer la qualité de vie des travailleurs et les conditions de travail. Mais deux ans de crise sanitaire ont changé le rapport au travail. Avec l’avènement du télétravail, l’organisation des entreprises a été bouleversée.
Le flexi-travail
Le télétravail forcé pendant la crise du Covid a transformé considérablement les habitudes de travail. Mais, même si travailler chez soi à plein temps continue de séduire certains actifs, la majorité d’entre eux préfèrent opter pour un mode de travail hybride, c’est-à-dire continuer à télétravailler, mais 1 à 3 jours par semaine seulement.
Le travail à distance offre l’avantage de pouvoir organiser sa journée à son rythme en plus de faire des économies de déplacement, mais se rendre au bureau une à trois fois par semaine permet de mieux garder le contact avec ses collègues, de changer d’environnement.
Trouver le meilleur équilibre possible entre vie professionnelle et vie personnelle devient maintenant un impératif pour les travailleurs. Le salaire, le travail en lui-même passent au second plan après la vie privée.
Ce constat va donc inciter les entreprises à adopter le modèle du flex office ou bureaux flexibles. Les postes de travail ne sont pas attribués de façon individuelle, optimisant ainsi le taux d’occupation des locaux. L’espace de travail se compose de postes répartis en fonction des besoins : box pour les conversations téléphoniques, salles de réunion, open space…
Bien que cette solution soit plus économique pour l’entreprise (réduction des loyers, baisse des charges), elle n’a pas spécialement la cote auprès des collaborateurs. En effet, personnaliser son espace de travail avec des objets, des photos donne la sensation à l’employé de se retrouver dans un lieu familier, ce qui est important pour son bien-être.
Durant la semaine de la QVT, il peut être envisagé, par exemple, de faire participer les salariés à la conception d’un nouvel environnement, de les laisser choisir le mobilier, la décoration générale pour compenser la dépersonnalisation.
Le lien social
Le lien social est un ingrédient nécessaire au bonheur de tout individu. L’entreprise est pour beaucoup un lieu d’échanges et de partages avant tout.
Le recours au travail à distance a fragilisé les liens sociaux. Les interactions au travers des écrans n’arrivent pas à remplacer les relations traditionnelles. En effet, les échanges virtuels sont plus brefs et encouragent moins les discussions informelles qui contribuent pourtant à l’épanouissement au travail.
Le sentiment d’appartenance à un groupe est un élément clé pour la motivation du personnel. Afin de retrouver ou de maintenir la cohésion au sein de l’équipe, les challenges intra ou interentreprises, qu’ils soient sportifs ou responsables, sont des moyens efficaces qui peuvent également lutter contre l’isolement que pourraient ressentir les télétravailleurs. Éloignés de leurs collègues, certains ont tendance à se désolidariser.
Il est possible de retrouver la spontanéité des rapports humains en organisant ponctuellement des réunions, des groupes de discussion, des repas ou des évènements festifs.
La santé au travail
Les employeurs prennent maintenant de plus en plus conscience de l’importance de préserver la santé physique et mentale de leur personnel. Un salarié qui se sent bien va s’investir davantage et être plus productif. Les absences ainsi que les démissions seront très fortement réduites si l’ambiance au bureau est agréable et détendue. Le mal-être au travail n’est pas anodin. Il a un impact non négligeable sur la compétitivité de l’entreprise.
L’hyperconnexion, par exemple, entraîne stress, fatigue, problèmes visuels, douleurs musculaires, obésité, maladies cardio-vasculaires... Pendant la semaine pour la qualité de vie au travail, une formation pour apprendre à se déconnecter des écrans peut être proposée ainsi que des ateliers de yoga des yeux, des séances de relaxation ou de méditation, des activités sportives.
L’aménagement des locaux est parfois à repenser : mobilier fonctionnel mais confortable, sièges ergonomiques, éclairage suffisant et naturel, matériel de qualité, salles de réunion accueillantes, décoration chaleureuse, végétation, espaces extérieurs, lieux de détente, endroits calmes à disposition… Un questionnaire peut être distribué aux salariés pour recueillir leur avis.
L’épuisement professionnel doit être repéré avant qu’il ne fasse des ravages. Pour cela, la communication entre managers et employés est primordiale. Il faut établir un climat de confiance dans l’entreprise pour que chaque personne en difficulté psychologique puisse en parler à son responsable. Des conférences sur ce sujet encore tabou peuvent être organisées lors de la semaine pour la QVT.
La fidélisation du personnel et le recrutement
Le bien-être au travail permet de fidéliser son personnel et d’éviter la fuite des talents. Lorsqu’un salarié efficace et ambitieux s’aperçoit qu’il n’a pas d’avenir dans l’entreprise ou qu’il n’est pas reconnu à sa juste valeur, il va aller voir la concurrence. Il est donc indispensable de veiller à ce que chacun exerce des fonctions en adéquation avec ses aspirations.
Plus que le salaire, la qualité de vie au travail attire les jeunes talents. Une liberté d’action, un management bienveillant, des horaires flexibles, la possibilité de télétravailler, un esprit d’équipe développé, une ambiance sereine, des locaux adaptés, des équipements modernes, une entreprise soucieuse de l’environnement, de la reconnaissance, tout cela favorise l’investissement professionnel à long terme des salariés en place et le recrutement de nouveau.
Une entreprise à l’écoute de son personnel, respectueuse de ses besoins, proposant une certaine souplesse de travail et un cadre agréable bénéficiera d’une image de marque qui lui permettra de s’entourer des meilleurs.
Aux responsables RH la charge de faire preuve d’inventivité et d’apporter des solutions concrètes pour ralentir le turn-over.