La crise sanitaire a provoqué un essor des livrets d’épargne frauduleux

Le Pôle commun assurance-banque-épargne de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et de l’Autorité des marchés financiers (AMF) souligne, dans son rapport annuel, l’augmentation considérable du nombre de produits financiers frauduleux, notamment les faux livrets d’épargne.

Des livrets frauduleux promettant des rendements élevés

Selon le Pôle commun assurance-banque-épargne de l’ACPR et de l’AMF, la crise sanitaire a été propice à l’essor des escroqueries. Le nombre de sites frauduleux a doublé en un an, passant de 1200 fin 2019 à 2400 fin 2020.

Les escrocs ont profité d’une situation qui leur était favorable, à savoir des « épargnants à domicile avec du temps libre et un surplus d’épargne ». Ces épargnants ont donc été sollicités pour réaliser divers investissements soi-disant lucratifs, qu’il s’agisse du vin ou de l’or, « présentés comme des valeurs refuge », ou encore de l’immobilier, avec un cortège d’arnaques aux « fausses sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), places de parkings voire chambres d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ».

Par ailleurs, nombreux ont été les épargnants à se voir proposer des livrets frauduleux, censés leur garantir des rendements élevés.

De fausses alternatives au Livret A

Depuis le début de la pandémie, les Français ont épargné 142 milliards d’euros de plus qu’ils ne l’auraient fait, hors crise sanitaire, sur un laps de temps identique. Ce surplus d’épargne a en grande partie été placé sur leur Livret A, toujours aussi populaire malgré un taux très bas.

La flexibilité que ce livret permet est adaptée aux besoins actuels des épargnants, qui veulent pouvoir mettre leur argent de côté tout en se réservant la possibilité de le retirer à tout moment en cas de coup dur.

Cet attrait pour le Livret A n’a pas échappé aux escrocs, qui ont sauté sur l’occasion pour proposer des livrets d’épargne frauduleux, présentés comme des alternatives au Livret A, plus rentables tout en offrant la même flexibilité.

Pour les épargnants tombés dans le piège, la perte financière est en moyenne de 40 000 euros. Le plus souvent, cet argent est définitivement perdu : les procédures judiciaires sont très longues et ne permettent généralement pas de récupérer l’intégralité des fonds versés.

Pour parvenir à leurs fins plus facilement, les escrocs n’hésitent pas à usurper l’identité de sociétés de conseil en investissement financier ou en gestion de patrimoine, des sociétés connues par les épargnants, qui leur accordent donc leur confiance sans se méfier.

Dans son rapport d'activité 2020, le Pôle commun assurance-banque-épargne de l’ACPR et de l’AMF a également constaté une nouveauté : les personnes âgées restent les cibles privilégiées des escrocs, mais elles ne sont pas les seules. De nouveaux profils sont apparus, victimes de ces arnaques malgré une bonne connaissance des produits financiers.